Protection des espaces publics : casser les silos et se former ensemble

Juillet 2023 – Une plateforme de formation en 4 langues. Près de 90 acteurs de la sécurité de 16 villes formés à ce jour. Des exercices pratiques dans 6 villes européennes. Cinq visites d’étude. C’est le bilan en chiffres du projet de l’Efus sur la protection des espaces publics, Secu4All, qui s’est achevé en juin.

Mené par l’Efus avec un consortium de 12 partenaires pendant deux ans et demi, ce projet cofinancé par l’Union européenne s’est conclu avec une conférence finale à Mannheim (Allemagne), organisée à l’occasion de l’Assemblée générale de l’Efus et du Congrès allemand pour la prévention.

Une approche pragmatique

L’Efus a conçu et lancé Secu4All en 2020 dans l’objectif de renforcer les capacités des collectivités et de leurs partenaires locaux à identifier et prévenir les différents types de risque qui peuvent affecter les espaces publics.

« L’idée principale de ce projet était d’aborder les choses de manière simple. Les problèmes tels que le terrorisme sont très vastes, mais on peut les attaquer par le ‘petit bout’ parce qu’en fin de compte, ce que l’on considère comme des ‘petits’ problèmes, s’ils ne sont pas traités peuvent devenir de ‘gros’ problèmes ».
Paul van Soomeren, DSP Groep

L’Efus a adopté une approche pragmatique pour ce projet qui était focalisé sur la formation des collectivités et de leurs partenaires locaux. L’un des principaux résultats de Secu4All est le développement et le lancement d’une plateforme de formation en ligne unique et très complète, qui allie connaissances théoriques, exercices pratiques et de nombreux cas d’étude.

>> L’Efus offre cette formation en ligne à toute collectivité intéressée <<

Investir dans la formation…

Concluant ce projet, le comité exécutif de l’Efus a adopté à Mannheim une résolution appelant, au nom de ses membres, à « investir fortement dans la formation des acteurs locaux contribuant à la conception, la gestion et la sécurité des espaces publics pour créer une culture professionnelle commune de la gestion et de la protection » des espaces publics. 

L’expérience accumulée au travers du projet Secu4All et de nombreux autres travaux menés ces dernières années montre en effet que la formation en soi, si elle est tout à fait nécessaire, ne suffit pas : l’important est qu’elle soit partagée par les différents acteurs.

et se former ensemble

Cette nécessité de formation conjointe a été soulignée par de nombreux panélistes lors de la conférence de Mannheim. « La diversité des groupes de formation, avec une réelle volonté d’apprendre, a été très appréciée. Un grand défi a été d’amener toute cette diversité à se former et à travailler ensemble », a déclaré Vincent Perez de Leon-Huet, de l’Organisation européenne pour la sécurité (EOS). 

« L’apprentissage en commun, la création d’une équipe, permettent de générer de véritables conversations », a ajouté Vivian Gravenberch, de l’Institut néerlandais pour les espaces sûrs et sécurisés (DISSS).

Participation citoyenne

Un autre thème saillant à Mannheim a été celui de la participation citoyenne. Staņislavs Šeiko, de la police municipale de Riga (Lettonie), a expliqué que le projet Secu4All a encouragé celle-ci à chercher à mieux comprendre les besoins et les attentes des citoyens. 

« Les acteurs de la ville doivent porter les lunettes des citoyens pour comprendre leurs besoins ».
Staņislavs Šeiko, police municipale de Riga

Les représentantes des villes d’Augsbourg (Allemagne), Nice (France) et Strasbourg (France) ont partagé leur expérience : mieux informer les citoyens, les associer aux dispositifs de sécurité (par exemple visites ouvertes au public du centre de vidéoprotection de Nice) et aux décisions sur les politiques de sécurité, meilleure assistance aux victimes, renforcement de la police de proximité… Chaque ville a mis en place une politique volontariste pour associer davantage les citoyens à la sécurité de leurs espaces publics. 

Prochaines étapes

Si le projet Secu4All est terminé, l’Efus continue son travail sur la protection des espaces publics. Il le fait au travers d’autres projets européens en cours, tels IcARUS, et de ses activités régulières d’échanges d’expérience, de pratiques et de connaissances entre collectivités européennes.