Projet Secu4All sur la sécurité des espaces publics : conversation avec les villes de Riga et de Xàbia

Avec une population de quelque 600 000 habitants, Riga est la capitale de Lettonie, située au nord-est de l’Europe. Située sur la Costa Blanca espagnole, Xàbia compte 27 000 habitants. Nous avons demandé à ces deux villes très différentes ce qu’elles attendaient de leur participation à Secu4All.

Quels sont vos principaux défis en matière de sécurité des espaces publics et en quoi Secu4All peut contribuer à y répondre ?

Staņislavs Šeiko, spécialiste en chef de la planification stratégique à la police municipale de Riga : Notre principal défi est de créer des espaces publics sûrs, pas tant dans le centre-ville ancien que dans les banlieues et aux alentours de la ville. Nous devons trouver un équilibre entre la sécurité par le design environnemental et la vidéosurveillance et le droit à la vie privée. Créer de telles zones sûres demande de mettre en place des mesures complexes : d’une part des solutions de protection contre la petite délinquance et de l’autre des mesures contre le terrorisme et les menaces liées aux technologies modernes telles que les drones et les e-scooters.
Les principaux acteurs dans ce domaine sont la police municipale et les services d’urbanisme stratégique et de l’environnement de la municipalité. Bien que tous ces services soient gérés par la municipalité, il y a un certain manque de communication et de partenariat entre eux.

Fernando Gaona de Sande, superviseur adjoint du quartier général et conseiller en sécurité, coordinateur des projets européens à la police municipale de Xàbia :
Xàbia est une ville touristique qui reçoit un grand nombre de visiteurs à différents moments de l’année, ce qui veut dire que la population locale varie considérablement d’une saison à l’autre et que nos ressources locales sont parfois submergées. En tant que ville côtière et touristique, nous devons aussi être prêts face aux menaces extérieures telles que le terrorisme, le crime organisé, le trafic de drogues, etc. Enfin, la criminalité locale, quoi que très réduite, doit aussi être traitée de façon appropriée.
Plusieurs organisations gèrent la sécurité dans notre ville : la mairie (police municipale, protection civile et services d’urgence), la garde civile (police nationale) et la police régionale. Quoique ces trois institutions soient appelées à travailler en étroite coopération en matière de sécurité et d’urgences, il y a parfois des problèmes à cause du manque de formation conjointe et les échanges d’informations ne sont pas toujours fluides.

Quelle est votre approche en matière de sécurité des espaces publics. En quoi Secu4All correspond-il à cette approche ?

Riga : La Ville de Riga utilise depuis 15 ans la vidéosurveillance dans ses espaces publics et l’expérience est un succès. Nous avons un réseau de quelque 200 caméras, que nous avons l’intention de doubler à plus de 450. Comme le système marche bien, nous n’avons pas besoin de convaincre le public ou le gouvernement de ses avantages. Nous avons aussi prévu d’utiliser les drones et l’intelligence artificielle (IA) dans notre réseau de vidéosurveillance. Alors que les technologies évoluent, de nouveaux défis émergent et Secu4All peut nous donner des exemples de pratiques prometteuses récentes. Le projet nous donne aussi l’opportunité de partager nos solutions et nos idées.

Qu’attendez-vous de votre participation à Secu4All ?

Riga : Comme nous allons utiliser l’IA pour notre futur réseau de 450 caméras de vidéosurveillance, nous espérons que le projet nous aidera à choisir les technologies IA les plus appropriées. De plus, nous prévoyons de centraliser toutes les technologies pour la sécurité des espaces publics, telles que les feux de circulation, la vidéosurveillance et les senseurs au sol, au sein d’un centre de coordination de la police unique et de faire de Riga une ville intelligente. Nous espérons que ce projet nous donnera de bons modèles de travail ou pratiques. À court terme, nous escomptons qu’il nous donnera une évaluation détaillée des vulnérabilités de nos espaces publics.
De plus, la municipalité travaille sur la prévention par le design environnemental mais nous manquons de connaissances dans ce domaine aussi nous espérons que le projet nous apportera des informations et des outils utiles.

Quels aspects de Secu4All pourraient apporter une valeur ajoutée à vos activités en matière de sécurité des espaces publics ?

Xàbia : Avec les modules de formation Secu4All, nous pouvons améliorer notre capacité à associer différents secteurs et acteurs à la sécurité et travailler ensemble pour améliorer la protection des espaces publics.
La mairie de Xàbia et la police locale reconnaissent l’importance d’une planification et d’une évaluation des risques rigoureuses et la valeur des nouvelles technologies en conjonction avec un urbanisme approprié afin d’améliorer l’accessibilité, la sécurité et l’attrait des espaces publics.

Quels sont selon vous les défis potentiels de Secu4All ?

Xàbia : Secu4All est une proposition excellente de créer des modèles et des guides de formation pratiques qui lient les différents types d’acteurs clés dans les situations d’urgence.
Les défis potentiels consistent peut-être à associer des acteurs du secteur public et du secteur privé à un programme de formation conjoint, et à établir des canaux de communication fluides entre les différents services municipaux et acteurs de la sécurité.

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