Comment relancer la vie nocturne ? Une webconférence du groupe de travail de l’Efus

Juin 2021 – La vie nocturne a été particulièrement affectée par les mesures de restriction destinées à enrayer l’épidémie de Covid, avec toutes les conséquences que cela suppose non seulement pour l’écosystème du secteur mais aussi plus largement pour la vie économique, sociale et culturelle des villes. À présent que l’épidémie semble mieux maîtrisée, les municipalités européennes cherchent à relancer la vie nocturne. Mais comment ? C’était l’objet d’une webconférence du groupe de travail Vie Nocturne et Sécurité de l’Efus, organisée le 23 juin.

Cellules d’appui Covid

Denis Tallédec, directeur général du collectif Culture Bar-Bars, partenaire de longue date de l’Efus, et coordinateur de la Plateforme de la Vie Nocturne, a présenté le Livre Blanc du Droit à la Fête qui a résulté des états généraux du même nom organisés en novembre 2020 avec le soutien (entre autres) de l’Efus. Le livre propose une série de recommandations pour la relance de la vie festive, notamment la mise en place de « cellules territoriales d’appui Covid » destinées à établir un dialogue entre les différents acteurs de la nuit, dont les collectivités territoriales, et favoriser une prise de décision consensuelle. Quatre villes françaises ont mis en place un tel système : Bordeaux, Nantes, Paris et La Rochelle. Bien qu’il soit encore trop tôt pour tirer des conclusions sur leur impact à long terme, on peut noter d’ores et déjà que ces cellules ont favorisé une meilleure coordination des actions et un partage plus efficace de l’information entre les acteurs concernés.

Flexibilité et adaptation

Représentée par Mathias Schaer, délégué à la sécurité, et Lucien Delley, chef du service de médiation, la Ville de Lausanne (Suisse) a expliqué comment les mesures destinées à freiner l’activité nocturne (par exemple l’amélioration de la coordination entre la police et d’autres acteurs ou la mise en place d’actions de médiation et d’information) peuvent être aussi utilisées, à l’inverse, pour la relancer. Ils ont notamment présenté le cas d’un parc de la ville où des groupes de noctambules ont commencé à se retrouver spontanément pour « faire la fête ». La Ville a décidé de laisser faire plutôt que de chasser les fêtards vers d’autres quartiers et de les accompagner pour assurer leur sécurité, par exemple en installant des stands d’information éphémères ou des poubelles temporaires. La municipalité a dû faire preuve de flexibilité et de réactivité, et l’expérience s’est avérée positive parce qu’elle a répondu à un besoin des citoyens, tout en garantissant leur sécurité et aussi la tranquillité des riverains.

À retenir

Deux enseignements sont à retirer de cette séance de travail :

  • Il est important d’avoir des organes de dialogue et de décision transversaux auxquels participent les différents acteurs de la vie nocturne : pouvoirs publics, professionnels du secteur, et représentants des usagers.
  • Les équipes municipales doivent être à l’écoute du terrain, savoir s’adapter avec flexibilité et communiquer de façon claire et transparente avec toutes les parties prenantes. En particulier, il est très important de favoriser une cohabitation paisible entre fêtards et riverains.

> Suivez la thématique « La ville la nuit » sur notre site web
> Pour plus d’échanges et d’informations autour de la thématique de la vie nocturne, nous vous invitons à nous rejoindre à la conférence internationale Sécurité, Démocratie et Villes, qui aura lieu à Nice (France) du 20 au 22 octobre.