Paris, France, octobre 2020 – Ces derniers mois, le groupe de travail Sécurité & Innovation de l’Efus a organisé trois webconférences sur les nouvelles technologies et la sécurité urbaine, qui ont rassemblé au total quelque 90 participants : représentants d’autorités locales et régionales européennes, décideurs politiques, experts et membres de la société civile.
Ces rendez-vous en ligne étaient destinés à alimenter le débat sur un certain nombre de technologies existantes ou en cours de développement dans les villes européennes : police prédictive, technologies civiques et reconnaissance faciale. L’Efus souhaite explorer les thèmes communs de débat et renforcer ses connaissances à partir des opinions et des expériences de nos membres.
Une nouvelle série de webconférences les 30 octobre, 24 novembre et 22 janvier
Pour la deuxième série de webconférences – les 30 octobre, 24 novembre et 22 janvier 2021 (voir ci-dessous) – le groupe de travail propose d’aller au-delà des innovations technologiques et d’aborder les outils et méthodologies qui entrent dans la catégorie de l’innovation sociale. À partir du 30 octobre, nous vous invitons à nous rejoindre pour discuter de thèmes tels que les applications de signalement des crimes et délits, les outils innovants pour mesurer et mitiger le sentiment d’insécurité, et l’usage des drones pour la sécurité urbaine.
Principaux enseignements de la série « Nouvelles technologies et sécurité urbaine »
Bien comprendre la technologie pour stimuler des conversations enrichissantes
L’un des principaux enseignements de la conférence sur la police prédictive est qu’une bonne compréhension de cette technologie et débattre de son efficacité nous permettent de dépasser les discours faciles et excessivement optimistes ou pessimistes. On peut tirer la même conclusion à propos de la technologie civique et de la reconnaissance faciale.
Un sujet de préoccupation qui est souvent revenu dans nos discussion est la nature des données utilisées pour développer les algorithmes : d’où proviennent-elles ? Qui les collecte ? Dans quel but ? En explorant ces questions, les acteurs locaux de la sécurité qui utilisent ou prévoient d’utiliser des modèles de police prédictive ou des technologies de reconnaissance faciale peuvent détecter les biais intégrés aux données et ainsi éviter qu’elles n’aient des effets discriminatoires.
Il est important de rendre les technologies accessibles pour que tous les acteurs pertinents, notamment les représentants de la société civile, puissent être consultés lors des étapes de développement et de déploiement.
L’impact sur le sentiment d’insécurité
Un apport précieux dans cette série de webconférences a été celui des partenaires du projet Cutting Crime Impact (CCI), mené par l’Université de Salford (GB) et dans lequel l’Efus est partenaire. Les quatre domaines de travail du projet – police prédictive, police de proximité, prévention de la criminalité par l’aménagement urbain, et mesurer et mitiger le sentiment d’insécurité – ont été des thèmes récurrents tout au long de la série.
Les considérations sur le sentiment d’insécurité ont donné un angle intéressant à la discussion sur la reconnaissance faciale. Alors que la présence de caméras peut améliorer la perception de sécurité de certains groupes, d’autres peuvent au contraire se sentir mal à l’aise ou indésirables dans certains espaces publics. L’acceptation sociale de la reconnaissance faciale dépend du contexte culturel, des approches variables en matière de vie privée, et de l’objectif et du contexte de l’utilisation de cette technologie. Quels que soient le contexte local et les spécificités de la ville, les acteurs locaux de la sécurité doivent trouver le bon équilibre entre les risques et les avantages.
Outils technologiques pour améliorer la participation citoyenne
Dans le domaine de la sécurité urbaine, les outils de technologie civique peuvent être utilisés pour favoriser la mise en oeuvre d’un modèle de sécurité intégré où les citoyens participent à la coproduction de la sécurité. La forme et l’étendue des interactions entre les responsables locaux de la sécurité et les citoyens ont évolué d’un système de communication à sens unique et ascendant vers un système d’échanges et de participation directs.
Ceci entraîne des conséquences nouvelles, à la fois positives et négatives, qui vont de la dénonciation légitime aux risques d’hypersurveillance en passant par un sens disproportionné de la justice qui peut dégénérer en vigilantisme. Afin de limiter un excès d’informations et de répondre de façon adéquate à des problèmes souvent politisés, il est important de développer des principes et des critères définissant précisément les modalités des cas d’utilisation.
Ressources et conversation continue sur Efus Network
À partir de ces échanges et de la contribution des experts, l’Efus a produit des fiches de synthèse sur la technologie civique et la reconnaissance faciale que nos membres peuvent trouver sur Efus Network (voir lien ci-dessous), ainsi que les présentations PowerPoint et d’autres ressources telles que les fiches de synthèse sur la police prédictive produites par le projet CCI. Nous ajoutons constamment sur Efus Network de nouvelles informations, des expériences partagées par les villes et de nouvelles perspectives sur ces sujets.
Une deuxième série de web conférences pour aller au-delà de l’innovation technologique
Notre groupe de travail sur la sécurité et l’innovation considère que cette dernière ne se limite pas aux outils technologiques mais comprend également les outils sociaux. Nous entendons l’innovation en sécurité urbaine comme désignant les nouvelles solutions et les nouveaux moyens de répondre aux problèmes existants et émergents. Ces outils facilitent la compréhension des problèmes, la définition des solutions et la mise en oeuvre et l’évaluation des interventions.
Ces innovations sont fondamentalement conçues selon l’approche de coproduction des politiques de sécurité urbaine, autant dans leur développement que dans leur mise en oeuvre. Nous continuerons à approfondir nos connaissances sur les thèmes que nous avons déjà abordés et aussi à ouvrir la conversation pour y inclure les nouveaux aspects des stratégies innovantes de sécurité urbaine.
L’Efus a le plaisir de démarrer une seconde série de web conférences qui traiteront des innovations autant technologiques que sociales dans le domaine de la sécurité urbaine.
● Le 30 octobre, nous discuterons des applications de signalement de la délinquance dans leurs différentes formes. Permettent-elles de mieux comprendre le sentiment d’insécurité et les chiffres noirs de la criminalité ? Qui est responsable de collecter l’information et d’y répondre ? Ces applis permettent-elles à la police locale d’améliorer ses relations avec la communauté locale ?
● Le 24 novembre, nous discuterons des outils innovants pour mesurer et mitiger les sentiments d’insécurité la nuit. Cette webconférence sera organisée conjointement par les groupes de travail Vie nocturne et Sécurité & Innovation de l’Efus.
● Le 22 janvier 2021, nous examinerons l’usage des drones dans les villes. Quels sont les cas d’utilisation en Europe ? Peuvent-ils être considérés comme des outils pour lutter contre la petite délinquance ? Quels en sont les avantages et les risques ?
L’objectif du groupe de travail demeure celui de fournir des informations sur les nouvelles technologies, outils et expériences répondant aux besoins évolutifs de nos membres. Nous nous réjouissons de vous retrouver prochainement lors de nos webconférences pour continuer notre conversation, autant sur des sujets que nous avons déjà abordés que sur des thèmes nouveaux.
> Suivre le groupe de travail Sécurité & Innovation sur Efus Network
> Pour plus d’informations ou si vous souhaitez rejoindre ce groupe, n’hésitez pas à contacter Pilar De La Torre (delatorre@efus.eu) ou Pauline Lesch (lesch@efus.eu)