Liège, Belgique, mai 2022 – Dans le cadre du projet PACTESUR, la Ville de Liège (Belgique) a accueilli la troisième et dernière Semaine européenne de la Sécurité pour examiner comment développer, gérer et protéger les espaces publics dans le cadre d’une approche intégrée, les 2-6 mai.
L’événement a réuni des acteurs locaux de la sécurité, des représentants de la police et des experts de toute l’Europe. L’Académie de police de Liège a aussi eu lieu la même semaine.
Le projet PACTESUR avait auparavant organisé deux Semaines de la Sécurité à Nice (2019) et Turin (2020).
Une approche intégrée de la gestion des espaces publics
Un ensemble d’acteurs européens de la securité, de représentants de forces de police locale et municipale et d’experts ont échangé leur expérience en matière de gestion des espaces publics, de participation citoyenne, de prévention de la radicalisation et du terrorisme et de gestion de la vie nocturne.
« Le projet PACTESUR nous a permis de renforcer les liens et la collaboration entre différents services municipaux et d’échanger des connaissances, des méthodes et des outils avec 14 villes européennes ».
Willy Demeyer, Maire de Liège et Président de l’Efus
« La Commission européenne soutient les États Membres et les collectivités dans la protection des espaces publics. L’engagement de l’UE pour la sécurité urbaine et des villes résilientes contre la radicalisation et le terrorisme en est l’exemple ».
Maria-Luiza Van de Westlaken, spécialiste des politiques et du droit, Direction Générale Migration et Affaires intérieures, Commission européenne.
Les représentants du Comité d’Experts et des Villes Associées de PACTESUR ont partagé leur expérience de gestion et de protection des espaces publics en Europe. Certaines sessions étaient ouvertes au public dans le but de sensibiliser les citoyens, les étudiants et les responsables politiques locaux sur leur rôle dans la prévention et en tant qu’acteurs de la sécurité. En effet, le consensus parmi les participants était que les citoyens doivent devenir partenaires à parts égales dans le développement et la gestion des espaces publics.
Les forces de police locale et nationale partagent leur expérience
Au cours d’une table ronde avec des représentants de police locale, la Fédération de police belge a présenté son approche pluridisciplinaire de la prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violent.
Police Scotland a présenté son approche fondée sur les droits humains pour le maintien de l’ordre des grands événements et lors de manifestations, telle qu’appliquée lors du sommet COP26 sur le climat à Glasgow, en novembre 2021.
La police municipale de Madrid a présenté CLARA, un projet financé par l’UE pour accroître les capacités de la police madrilène à prévenir, identifier et combattre le racisme, la xénophobie et les crimes de haine et favoriser l’intégration sociale. Coordonné par la police municipale de Madrid, le consortium réunit les polices locales des villes d’Elche, Fuenlabrada, Getafe, Leganés, Málaga et Pampelune, ainsi que l’Université de Salamanque, l’Observatoire espagnol du racisme et de la xénophobie, le cabinet de conseil social Dinamia et la Bradford Hate Crime Alliance (Royaume-Uni).
La table ronde a été suivie d’une session questions-réponses consacrée à l’usage de la force, aux droits humains, aux manifestations et aux arrestations avec des interventions des représentants des polices d’Edimbourg, Gdansk, Liège, Munich et Riga ainsi que de l’association de villes italiennes ANCI Piemonte. Les participants ont aussi discuté des mesures de prévention qui peuvent répondre aux causes sous-jacentes de la radicalisation et du terrorisme violent.
Une approche pluridisciplinaire de la vie nocturne
La Semaine européenne de la Sécurité a également examiné la question de la mise en œuvre de politiques locales et pluridisciplinaires de la vie nocturne à partir de l’exemple du projet ToNite project. Mené par la Ville de Turin, ce projet, dont l’Efus est partenaire, cherche à améliorer la qualité de vie et le sentiment de sécurité et d’appartenance des habitants de deux quartiers de Turin avec une approche fondée sur la responsabilisation sociale et la participation des habitants et acteurs locaux. Ce modèle peut être répliqué par d’autres villes en Europe et au-delà.
L’Association Générale des Etudiants Liégeois (AGEL) a expliqué comment elle mobilise les étudiants, en concertation avec les autorités locales, selon une approche fondée sur la prévention, la confiance et le partage d’informations.
La session questions-réponses qui a suivi a porté sur la complexité de trouver une réponse intégrée qui englobe la santé, la sécurité, la gestion et l’utilisation des espaces publics et la cohabitation pacifique entre tous les acteurs pertinents (établissements de nuit, résidents, fêtards, etc.).
Une question importante en matière de vie nocturne est le manque de toilettes publiques, qui préoccupe de nombreuses collectivités. Certaines villes européennes envisagent d’encourager les commerces locaux à ouvrir l’accès à leurs toilettes la nuit.
Exercices pratiques pour les agents de police locale européens
L’Académie de Police PACTESUR a réuni pendant trois jours une trentaine d’agents de police locale des villes associées du projet (Edimbourg, Essen, Gdansk, Leeds, Lisbonne, Londres, Madrid, Xàbia, Nice, Riga et Turin). Ils ont participé à des exercices pratiques, notamment une intervention lors d’une fusillade (fictive) dans une école, des opérations de gestion de foule et des patrouilles avec la police liégeoise dans le quartier du Carré, et ont reçu un enseignement sur les techniques d’intervention de la police liégeoise.
Les participants ont aussi salué l’existence d’une brigade de pompiers spécialisée dans l’évacuation des blessés pendant qu’une intervention a lieu, un type de service qui manque à de nombreuses villes européennes.
« Le principal enseignement est que nous sommes tous confrontés à des problèmes similaires. Se retrouver avec d’autres unités de police et apprendre ainsi de nouvelles procédures et techniques d’intervention m’ont permis de nouer d’excellents contacts pour améliorer la sûreté et la sécurité de ma ville ».
Un agent de police d’une Ville Associée PACTESUR.
Prévention sociale
La dernière matinée de la Semaine européenne de la Sécurité était consacrée aux projets de prévention sociale.
- Le sport comme outil favorisant la cohésion sociale et la lutte contre la discrimination dans le sport, avec l’exemple de Fan Coaching, un service municipal d’accompagnement social et pédagogique des supporters du Standard de Liège dans l’objectif de prévenir les violences au stade, ainsi que Younited Belgium, Foot Citoyen et le Centre communal des jeunes de Sclessin. Les projets menés par l’Efus GOAL [1] [2] et MATCH-SPORT pour la prévention des violences et des discriminations dans le sport, dont la Ville de Liège était partenaire, ont aussi été évoqués.
- Un autre thème de cette session était la contribution de la culture et des arts aux espaces publics qui peut générer un sentiment d’appartenance et renforcer l’image et l’identité d’une ville. L’association liégeoise Spray Can Arts, un collectif d’artistes, a présenté son travail en art urbain et son rôle dans la vie locale de Liège.
>> Les partenaires ont aussi organisé une visite de la Salle de consommation de drogue à moindre risque (SCMR) de Liège, qui a ouvert en 2018 (plus d’informations ici)