Conclusion du projet PRoTECT sur la protection des espaces publics

Juillet 2021 – Après deux ans et demi, le projet PRoTECT sur la protection des espaces publics, mené par l’Institut néerlandais pour la technologie, la sûreté et la sécurité (DITSS selon l’acronyme en néerlandais) et dans lequel l’Efus est partenaire, touche à sa fin. Pendant sa mise en œuvre, en dépit des difficultés liées à la crise sanitaire, le projet a développé un certain nombre d’outils qui aideront les collectivités territoriales et les autres acteurs locaux à mieux prévenir, répondre et réagir aux menaces terroristes contre les espaces publics.

L’événement final, intitulé « Réduire les failles de sécurité : comment soutenir les collectivités territoriales dans l’adoption d’une méthodologie détaillée d’identification des vulnérabilités et d’évaluation des solutions ? », était organisé en ligne en raison des restrictions liées à la pandémie et a consisté en trois sessions les 14, 15 et 16 juin.

Partager les outils et enseignements du projet

L’objectif était de partager avec d’autres villes et acteurs impliqués dans la protection des espaces publics les outils développés par le projet et les enseignements, et de proposer une plateforme d’échange avec d’autres projets pour aider les villes à mieux protéger leurs espaces publics et leurs cibles vulnérables. L’événement a aussi été l’occasion de débattre sur le soutien que les institutions locales, européennes et internationales apportent aux acteurs impliqués dans la protection des espaces publics.   

En tout, les trois sessions ont réuni 98 participants représentant 13 pays (Afrique du Sud,  Allemagne, Belgique, Espagne, France, Grèce, Israël, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Roumanie, Royaume-Uni, Suède) : représentants des forces de police et des municipalités, professionnels locaux de la sécurité, chercheurs, acteurs nationaux et européens et représentants du secteur privé. Treize intervenants ont partagé leurs expériences et leurs pratiques en termes de politiques, de stratégies, de techniques et de mise en œuvre concrète.

Comme tous les autres événements (en ligne et hors ligne) organisés dans le cadre du projet, cette conférence était destinée à partager les principes du projet en matière de coopération et d’échanges entre pairs. Elle a aussi fourni une plateforme pour un échange européen de haut niveau et concret sur les pratiques et solutions pour la protection des espaces publics.

Session 1 : le rôle des villes dans la protection des espaces publics

La première session était une discussion institutionnelle sur les progrès des villes dans l’élaboration d’outils de prévention et de réponse aux menaces terroristes. Les efforts institutionnels pour renforcer le rôle des collectivités territoriales se consolident en Europe et au-delà. La Commission européenne s’est engagée à renforcer ce rôle et promeut le dialogue et l’échange entre les autorités nationales, régionales et locales et soutient le développement de projets opérationnels. Ceci se reflète dans la Stratégie de l’UE sur l’union de la sécurité et dans son programme de lutte anti-terroriste.

À l’échelle internationale, le Bureau de lutte contre le terrorisme des Nations Unies met en œuvre un programme global de lutte contre les menaces affectant les cibles vulnérables qui est fondé sur une approche coopérative associant des acteurs agissant à de multiples niveaux. Ce panel a débattu des recommandations politiques résultant du travail mené par les institutions locales, européennes et internationales pour soutenir les acteurs impliqués dans la protection des espaces publics.

Session 2 : partager au niveau local les outils PRoTECT et leurs applications

Par le biais d’une recherche approfondie et d’exercices pratiques, le projet PRoTECT a développé des outils qui aident les villes à améliorer leur auto-évaluation de sécurité et identifier les vulnérabilités des espaces publics locaux. Ces outils permettent de scanner les solutions technologiques existantes pour l’identification et l’évaluation de réponses possibles à tel ou tel problème de sécurité dans les espaces publics. Des cas d’étude ont été présentés sur les expériences des villes partenaires du projet en matière d’évaluation de solutions pour protéger leurs espaces publics.

Session 3 : échange d’outils et d’expériences entre projets financés par l’UE

Depuis son lancement, le projet PRoTECT a cherché à collaborer avec d’autres projets financés par la Commission européenne via le Fonds pour la sécurité intérieure (FSI) afin de créer des synergies, de partager les expériences et d’améliorer les actions locales mais aussi de créer un savoir collectif.

L’objectif de cette session était d’échanger les outils et pratiques développés par des projets similaires financés par l’UE. Il s’agissait d’aider les acteurs de la sécurité à explorer les complémentarités entre les différents outils et continuer à animer un réseau durable au-delà du projet PRoTECT. Cette session avait aussi pour but de renforcer la coopération entre les responsables de la police, les partenaires académiques et d’autres réseaux institutionnels européens sur la protection des espaces publics.

Recommandations pour les autorités locales

Les trois sessions ont permis au consortium du projet de formuler un certain nombre de recommandations pour les collectivités territoriales :

  • Il est important d’associer différents niveaux de gouvernance à la lutte contre les menaces terroristes afin de permettre différentes perspectives et de s’assurer qu’on dispose de capacités sur le terrain larges et efficaces. Tous les acteurs pertinents doivent être impliqués dès la phase de développement, en particulier l’évaluation des vulnérabilités des espaces publics locaux.
  • Il convient de développer une approche globale qui prenne en compte les diverses menaces contre les espaces publics, la sécurité publique et le bien-être des citoyens, en dehors du terrorisme. La petite délinquance notamment contribue au sentiment d’insécurité (réelle et perçue). Toute approche efficace doit ainsi être holistique et globale et prendre non seulement en compte la protection physique et la prévention mais aussi les sentiments d’insécurité des citoyens et la cohésion sociale.
  • Les nouvelles technologies sont importantes, mais une bonne conception d’un espace public et son animation sont cruciales. Les technologies doivent être ciblées sur les besoins locaux, qui doivent être soigneusement évalués.
  • La formation des collectivités pour leur permettre de mieux protéger leurs espaces publics contre les attaques terroristes est une autre priorité. Pour faciliter ce processus, il est nécessaire de favoriser l’échange de meilleures pratiques et d’organiser des exercices fictifs ou réels pour s’assurer que les plans marchent bien, détecter les failles et résoudre les éventuels problèmes de rapidité et d’efficacité des réponses et de répartition des tâches.

Consolider les résultats de PRoTECT

Concluant le projet, cet événement était une étape importante de consolidation des activités de PRoTECT. Le projet a non seulement réussi à développer des outils concrets qui facilitent le travail des villes en matière de protection de leurs espaces publics, mais aussi, les enseignements du projet ont permis à l’Efus de concevoir le projet Secu4All qui a démarré en décembre 2020. Également financé par la Commission européenne, Secu4All renforcera les capacités des collectivités à développer des actions coordonnées et à anticiper et se préparer aux menaces futures, notamment par le biais d’exercices de formation et opérationnels.

> Plus d’information sur le projet PRoTECT
> Pour plus d’information sur la conférence finale, lire le compte-rendu détaillé ici
> PRoTECT sera présent à la conférence internationale Sécurité, Démocratie et Villes de l’Efus à Nice (20-22 octobre)