Pour une police proche de la population et au service des citoyens – Résolution du Comité exécutif de l’Efus

Pour une police proche de la population et au service des citoyens
Résolution du Comité exécutif de l’Efus

Matosinhos, 17 mars 2016

Les élus du Comité exécutif du Forum européen pour la sécurité urbaine rappellent les conclusions du Manifeste « Sécurité, Démocratie et Villes » d’Aubervilliers et Saint- Denis (2012) qui souligne que la police doit être considérée comme un acteur important de la chaîne de prévention et que les villes doivent jouer un rôle d’intermédiaire entre police et société civile dans le but de renforcer les relations police-population.

Inquiets quant au contexte actuel de tensions sociales dues à la crise économique et financière, à la crise de l’accueil des réfugiés, à la menace terroriste ainsi qu’au repli identitaire constaté dans plusieurs pays européens, les élus affirment qu’il est important que les pouvoirs politiques positionnent la police comme un service pour tous les citoyens. Ainsi, elle doit être outillée et formée pour défendre les principes de démocratie et garantir un service de qualité au public, en étant accessible, réactive, ouverte à la communauté et transparente comme prôné par la doctrine de police de proximité.

Avec les recommandations publiées en février 2016 à l’issue du projet IMPPULSE visant à renforcer les relations police-population, l’Efus a consolidé sa doctrine sur la question des  relations police-population.

Sur cette base, le Comité exécutif souhaite rappeler l’importance :

  • Du cadre global de l’action policière et du lien avec toute la chaîne pénale afin que la population comprenne que la police n’est pas seule responsable de la sécurité, mais s’inscrit parmi l’ensemble des acteurs œuvrant pour la cohésion sociale au sein de la communauté.
  • De fonder la doctrine de l’action policière sur les principes de co-production et de police de proximité afin d’apporter des réponses aux problèmes quotidiens des citoyens, en visant la qualité du service rendu et en développant des partenariats avec d’autres institutions pour mieux analyser la criminalité et les besoins des citoyens, et contribuer à y répondre.
  • D’organiser la police à partir d’une approche partenariale et partant du terrain, tenant compte du principe de subsidiarité et qui rend compte régulièrement aux citoyens de l’état de la situation sécuritaire, ceci sans négliger les minorités et habitants de quartiers excentrées et suburbains.
  • Développer une police à l’image de la société, avec une attention particulière lors des recrutements de jeunes policiers, à compétences égales, à l’égalité des chances de tous les candidats.
  • Du rôle d’intermédiaire de la ville pour renforcer la relation police-population, en tenant compte des différentes réalités juridiques et culturelles dans les pays européens, qui doit s’impliquer dans la création et l’animation d’instances de concertation représentatives de la population, pour établir un dialogue autour des priorités d’actions policières. Les villes peuvent également jouer un rôle dans l’encadrement de la participation des citoyens à l’action préventive des forces de l’ordre.
  • De disposer d’une police visible et clairement identifiable par le citoyen, qui organise un accueil du public tenant compte des contraintes géographiques et composantes sociologiques de la population.
  • Que la police organise sa communication média de façon à ce que son travail, dans toutes ses dimensions et notamment ses missions de police de proximité, soit mieux représenté dans la presse et toute production média, pour éviter de ne valoriser que les interventions de force de type « crime fighting » ou les faits divers.
  • Que la police puisse communiquer et rendre compte de son action de façon transparente et régulière.
  • De former les policiers en intégrant dans les formations initiales et continues, des modules de gestion de la violence, techniques de médiation, méthodes de communication, étude des représentations mutuelles, connaissance de chaque territoire et de sa population.
  • Enfin, la question de l’évaluation est fondamentale. Développer des indicateurs et des outils de suivi quantitatifs et qualitatifs de l’évolution de la relation police-population afin de mesurer les effets des projets engagés reste une priorité.

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Cette résolution est fondée sur :

  • Les recommandations du Manifeste d’Aubervilliers et Saint-Denis « La police comme acteur de la prévention » (2012).
  • Le Code européen d’éthique de la police du Conseil de l’Europe (cf. Re- commandation Rec (2001) 10 du Comité des ministres aux États membres sur le Code européen d’éthique de la police).
  • La résolution du Comité exécutif du Forum français pour la sécurité urbaine (FFSU) de mars 2016 « Pour une police nationale au service des citoyens ».
  • Les travaux des villes du projet IMPPULSE (2013-2015).
  • L’ensemble des projets sur les questions de police portés par l’Efus depuis sa création.

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