Renforcer la cohésion sociale est le principal défi à relever, affirment les élus de sept collectivités européennes

Nice, France, octobre 2021 – L’un des temps forts de la 7e conférence Sécurité, Démocratie et Villes de l’Efus a été le panel de maires européens qui a réuni les représentants des Villes de Białystok (Pologne), Lomme (France), Mannheim (Allemagne), Matosinhos (Portugal), Prato (Italie), Vilvorde (Belgique), et du Gouvernement de Catalogne (Espagne) pour un dialogue direct entre villes sur leurs pratiques prometteuses et thèmes communs de préoccupation.

Animé par le Président de l’Efus et Bourgmestre de Liège (Belgique), Willy Demeyer, et le Premier adjoint au Maire de Nice, Anthony Borré, le panel a été largement consacré aux thèmes de la migration et des conséquences économiques, sociales et politiques de la pandémie de Covid-19. Les participants ont également souligné la nécessité de réduire les inégalités et de renforcer le soutien des gouvernements nationaux et de l’Union européenne envers les villes européennes.

Pratiques prometteuses mises en œuvre depuis la précédente conférence

Les panélistes ont ouvert le débat en présentant chacun des pratiques et politiques prometteuses mises en œuvre par leur collectivité depuis quatre ans.
Pour citer quelques exemples, Oriol Amorós, Secrétaire Général du ministère de l’Intérieur du Gouvernement de Catalogne, a expliqué que la police catalane avait conduit un audit interne conjointement avec l’Ombudsman.
Christian Specht, Maire Adjoint de Mannheim et Vice-Président de l’Efus, a souligné que les conflits internationaux sont devenus une source de tensions locales et a présenté les initiatives de sa ville en matière de lutte contre l’antisémitisme.
Le Maire de Lomme et Président du Forum Français pour la Sécurité Urbaine (FFSU), Roger Vicot, a cité les efforts de sa ville pour sensibiliser les jeunes aux dangers des réseaux sociaux.
Le Maire de Białystok et Président de l’Union des Métropoles polonaises, Tadeusz Truskolaski, a évoqué la crise humanitaire orchestrée par la Biélorussie à la frontière avec la Pologne, tandis que Hans Bonte, Maire de Vilvorde, a mentionné la lutte contre la radicalisation et la conversion d’un bâtiment militaire abandonné en centre communautaire.
Matteo Biffoni, Maire de Prato et Président du Forum Italien pour la Sécurité Urbaine (FISU), a cité la médiation culturelle et la lutte contre les violences discriminatoires.
En écho, la Maire de Matosinhos, Maria Luísa Salgueiro, s’est félicitée des efforts de sa ville en faveur des victimes de violences, domestiques et autres, notamment les personnes LGBT+.

Le soutien de l’UE et des gouvernements est clé pour répondre aux défis à venir

À la question de savoir quels sont les principaux défis à venir, plusieurs participants ont mentionné la cohésion sociale. Ainsi, Hans Bonte estime que la pandémie a eu un effet « destructeur » sur la cohésion sociale, qui demeure « le principal défi » auquel les collectivités sont confrontées pour les années à venir. Pour sa part, Tadeusz Truskolaski a accusé son gouvernement de polariser la société polonaise. « Le gouvernement prend les citoyens en otage. Mais nous, collectivités polonaises, faisons partie de la communauté européenne et avons besoin de plus de soutien et de solidarité de la part de l’UE », a-t-il dit.
Oriol Amorós a affirmé que « personne n’a le courage de dire la vérité » sur la migration, mais que celle-ci est inévitable. Les institutions doivent s’y adapter en offrant une couverture sociale universelle, une éducation fondée sur les principes d’égalité, et un effort d’éducation interculturelle parmi la fonction publique.
En écho, Matteo Biffoni a rappelé que les villes ne peuvent assumer seules les problèmes posés par la migration et que le soutien de l’UE est indispensable.
Maria Luísa Salgueiro a ajouté que le soutien des gouvernements nationaux fait également défaut.
De son côté, Christian Specht a évoqué les défis posés par le changement climatique et son impact sur la sécurité urbaine. Il est à noter que c’était la première fois que cette thématique était au programme de la conférence Sécurité, Démocratie et Villes.
Enfin, Roger Vicot a élaboré sur l’importance de la coproduction des politiques de sécurité et d’une redéfinition du rôle du secteur privé, tandis qu’Oriol Amorós a appelé à la féminisation du domaine de la sécurité urbaine.
Ces échanges, ainsi que les débats qui ont eu lieu pendant la conférence, ont nourri la Déclaration Sécurité, Démocratie et Villes adoptée à la fin de cette rencontre et serviront de base pour compléter le Manifeste du même nom de l’Efus.