Janvier 2025 – Mené par l’Efus, le projet pilote du projet européen TRANSCEND sur le thème de la lutte contre la criminalité et le terrorisme a donné lieu à un atelier dans la ville de Malines (Belgique) auquel ont participé des jeunes habitants. Il s’agissait de les associer à la définition de stratégies de sécurité grâce à la boîte à outils TRANSCEND
Objectifs du projet pilote
Le principal objectif du projet pilote portant sur la criminalité et le terrorisme était de tester sur le terrain la boîte à outil TRANSCEND, en focalisant sur la participation des citoyens aux processus de décision liés aux technologies de sécurité urbaine. Le projet pilote est centré sur la thématique de la radicalisation et de la criminalité chez les jeunes vulnérables ou marginalisés de Malines. Ainsi, le projet cherche à favoriser une approche plus résiliente et proactive de la sécurité urbaine, ce qui passe par un dialogue entre les autorités locales, les organisations de la société civile et les habitants afin de développer des mesures de sécurité efficaces et bien acceptées.
Favoriser la participation des jeunes
Le succès du projet pilote repose sur la participation de toutes les parties prenantes, et notamment les jeunes qui sont souvent les plus touchés par les problèmes de criminalité et de radicalisation. Le pilote cherche à susciter un sentiment d’appartenance et de responsabilité chez les habitants en les associant à un véritable dialogue et à des processus de conception collaboratifs.
Les organisations de jeunesse ont joué un rôle clé pour faire participer des jeunes aux activités du pilote. En effet, elles ont des relations proches avec les jeunes vulnérables ou marginalisés fondées sur une confiance établie de longue date.
Leur expertise a contribué à créer un climat de confiance favorisant le dialogue. Ainsi, les jeunes ont pu partager leur propre expérience de la criminalité et de la radicalisation, ainsi que leurs besoins et leurs inquiétudes.
Cet atelier n’était pas une activité isolée mais faisait partie d’un effort constant qui va au-delà du projet TRANSCEND. Ainsi, les décisionnaires à la mairie de Malines prendront en compte les points de vue et les expériences exprimées par les jeunes pendant l’atelier. De telles méthodes permettent non seulement d’acquérir des connaissances mais aussi de responsabiliser les jeunes en les impliquant dans la sécurité de leur ville ou de leur quartier.
Pendant l’atelier, les éducateurs de jeunesse ont écouté les jeunes partager leurs impressions sur les technologies de sécurité. L’un des résultats de la rencontre a été l’idée d’organiser une réunion entre les jeunes et le maire de Malines pour partager leur ressenti après l’atelier et discuter des suites à donner. Cette rencontre serait coordonnée par la mairie de Malines et les éducateurs de jeunesse et permettrait de mieux prendre en compte les préoccupations des jeunes à l’avenir.
Le projet a suscité cette opportunité en organisant de telles discussions avec les jeunes autour des technologies de sécurité et des discours de haine en ligne et de leur possible amplification vers la radicalisation. Les méthodes de la boîte à outils TRANSCEND ont favorisé ce scénario ainsi que les discussions et les réflexions sur ces problématiques.
Ces méthodes ont non seulement servi à recueillir des informations précieuses mais aussi à responsabiliser les jeunes en leur permettant de participer à la sécurité de leur quartier et de leur ville.
« Dans la mise en œuvre du projet pilote sur la lutte contre la criminalité et le terrorisme, la participation des citoyens, notamment des jeunes, a joué un rôle vital pour prendre en compte des problèmes tels que le recrutement en ligne par les organisations criminelles. À travers un dialogue ouvert entre les jeunes et le maire, des domaines politiques importants ont été identifiés qui reflètent directement les préoccupations et les réalités des habitants. Cette conversation a permis de concevoir des approches plus ciblées et efficaces contre les menaces en ligne. La participation au pilote et l’engagement du maire ont accéléré le processus vers une approche multipartite centrée sur les jeunes, qui sont particulièrement visés par les tentatives de recrutement de groupes criminels. De plus, le projet a apporté des outils et des connaissances aux éducateurs de jeunesse leur permettant de mieux dialoguer avec et d’assister les jeunes. Enfin, cet effort collaboratif a démontré l’importance d’associer les jeunes aux discussions sur leur avenir et sur les politiques qui les affectent ».– Illias Marraha, responsable de la prévention sociale, ville de Malines
Principaux enseignements
Ce projet pilote a favorisé l’adoption d’approches de la sécurité urbaine plus inclusives et démocratiques. En faisant participer les habitants, notamment les jeunes gens vulnérables, le pilote cherchait à favoriser la conception de mesures de sécurité plus efficaces et bien acceptées. Les principaux enseignements ont été :
- La prise en compte des préoccupations des jeunes à propos des technologies de sécurité : les jeunes participants ont exprimé des doutes sur le respect de la vie privée, la mauvaise utilisation potentielle des technologies de surveillance, et la nécessité d’avoir des processus de mise en œuvre transparents. Leur contribution a mis en lumière l’importance de concevoir des technologies qui respectent le droit à la vie privée tout en renforçant la sécurité.
- Pratiques prometteuses de participation des jeunes : les stratégies visant à favoriser cette participation comprennent la création d’espaces de dialogue rassurants et inclusifs, l’utilisation d’un langage accessible et compréhensible, et la conception d’activités en collaboration avec les jeunes. Il est aussi crucial de créer la confiance sur la durée et d’agir à partir des suggestions formulées par les jeunes.
Activités additionnelles et participation des habitants au pilote
À part la participation des jeunes, le projet pilote sur la criminalité et le terrorisme comprend d’autres activités afin de mieux comprendre comment associer les citoyens à la recherche sur la technologie permettant de combattre la criminalité et le terrorisme. Un deuxième atelier centré sur les éducateurs de jeunesse sera organisé à l’automne 2025 pour recueillir leurs points de vue. L’idée est aussi de faire en sorte que cet atelier soit plus inclusif et ouvert à un public externe.
L’Efus s’efforcera également d’associer d’autres villes et régions à ce projet pilote, en leur offrant la possibilité de partager leurs expériences et pratiques prometteuses. Ces contributions enrichiront le pilote et favoriseront la conception de stratégies susceptibles d’être adaptées et profitables pour d’autres collectivités.
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