Bruxelles, Belgique, 24-25 novembre 2021 – Le projet Cutting Crime Impact (CCI) mené par l’Université de Salford et dans lequel l’Efus était partenaire s’est achevé en novembre 2021 avec une conférence dédiée à « un processus d’innovation centré sur l’humain pour rechercher, définir, développer et démontrer des solutions pratiques aux problèmes réels auxquels font face la police, leurs partenaires et les citoyens ».
Organisée sous un format hybride, en présentiel à Bruxelles et en ligne, cette rencontre intitulée Designing Security Futures (concevoir les avenirs de la sécurité) a réuni des universitaires et des représentants de la Direction générale Affaires intérieures de l’UE (DG Home), de l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (UNODC), de forces de police de divers pays européens, d’autres projets de recherche européens, ainsi que des acteurs de la sécurité locale et régionale en Europe et l’Efus.
Le projet Cutting Crime Impact (2018-2021) était financé par le programme de recherche européen Horizon 2020.
« Très satisfaits des résultats »
Représentant la DG Home de la Commission européenne, qui avait lancé l’appel pour ce projet de recherche, Andrea de Candido s’est déclaré « extrêmement satisfait non seulement des résultats ponctuels du projet mais aussi parce qu’il a traité de questions générales que nous considérons fondamentales pour la recherche en matière de sécurité ».
La DG Home apprécie particulièrement le fait que le projet ait été centré sur la petite délinquance « parce qu’elle est aussi importante que le crime organisé et le terrorisme et qu’elle affecte la vie quotidienne des citoyens ». Un autre point fort du projet est qu’il a associé tout du long les utilisateurs finaux, c’est-à-dire la police. « Ce projet nous servira d’exemple pour montrer comment c’est faisable », a précisé M. de Candido.
Un nouveau modèle de sécurité européen
L’un des objectifs que la Commission avait fixés pour ce projet était d’élaborer un modèle européen de sécurité global qui définirait les principes fondamentaux, les domaines d’action et le but de toute politique européenne de sécurité à venir.
Andrew Wootton et Caroline Davey, de l’Université de Salford, ont expliqué que leur point de départ avait été d’observer que de nombreux programmes et politiques de sécurité de l’UE ciblent « les gros sujets qui font peur » tels que le terrorisme, mais pas tant ceux qui concerne la majorité des citoyens, tels que la délinquance au quotidien et les sentiments d’insécurité. D’où la nécessité d’avoir un modèle qui soit centré sur les citoyens et « agnostique en matière de crimes et délits », c’est-à-dire fondé sur les besoins des citoyens plutôt que sur telle ou telle forme de criminalité.À partir des valeurs européennes telles que les droits fondamentaux, le contrôle démocratique et l’éthique, les chercheurs CCI ont établi cinq principes sur lesquels fonder les futures politiques et actions de sécurité de l’UE : centré sur les citoyens, pluridisciplinaire (favorisant les approches holistiques), préventif (priorité à la prévention par rapport à la sanction), collaboratif et démontrable (fondé sur des données probantes). Les actions s’appuient sur ces principes. Par exemple, comprendre les comportements et les perspectives des citoyens, ce qui peut se faire par le biais d’un audit de sécurité comme le promeut l’Efus de longue date, s’appuie sur le principe de centrer toute action sur les citoyens. « Ces valeurs européennes et ces principes et actions sont destinés à soutenir les acteurs de terrain qui eux-mêmes travaillent pour les citoyens européens, pour mieux les protéger », a expliqué Andrew Wootton.
Andrew Wootton et Caroline Davey présentent le modèle européen de la sécurité lors de la conférence finale CCI : cinq principes sur lesquels toutes les actions sont fondées.
Huit boîtes à outils
The other main outcome of the project is the eight toolkits developed with the partner law enforcement authorities in the four areas covered Un autre résultat clé du projet a été les huit boîtes à outils développées avec les forces de police partenaires et qui s’appliquent aux quatre domaines de recherche de CCI : la police prédictive, la police de proximité, la prévention par l’urbanisme et le design urbains (Crime Prevention through Urban Design and Planning, CP-UDP) et la mesure et la réduction des sentiments d’insécurité des citoyens. Ces outils ont été présentés par les représentants de la police nationale des Pays-Bas, la police du Grand Manchester (Royaume-Uni), la police et les gardes-frontières d’Estonie, la police municipale de Lisbonne (Portugal), la police de l’État de Basse-Saxe (Allemagne), et le ministère de l’Intérieur du gouvernement de Catalogne (Espagne) (pour plus d’informations sur ces outils, notamment leur site web dédié, voir le site CCI).
L’Efus capitalisera sur l’approche et les outils de CCI
Concluant la conférence, Elizabeth Johnston, déléguée générale de l’Efus, a souligné que l’Efus travaillait de longue date sur les sentiments d’insécurité des citoyens et sur l’impact de la petite délinquance, et que « les villes jouent un rôle clé pour recueillir et mesurer ces sentiments parmi les citoyens ». Elle a ajouté que l’Efus allait maintenant capitaliser sur les outils développés par CCI et les promouvoir auprès de ses 250 collectivités membres.
Mme Johnston a souligné les correspondances entre CCI et le vaste projet ICARUS que l’Efus mène actuellement, non seulement parce que la petite délinquance est l’un des axes du projet mais aussi parce que « son principe est d’apporter une vision stratégique aux villes pour qu’elles puissent anticiper les problèmes de sécurité à venir ». De même, le modèle européen de sécurité élaboré par CCI est en ligne avec « l’approche centrée sur l’humain et sur les citoyens » de l’Efus, qui promeut lui aussi « une approche à l’échelle européenne qui soit inclusive, durable et fondée sur les droits humains ».
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