La Haye, Pays-Bas, septembre 2017 – Quelles sont les évolutions récentes sur le dark web ? Quels aspects du dark web présentent une menace pour la sécurité publique ? Quelles sont les meilleures politiques de la police en la matière ? Telles étaient quelques unes des questions débattues lors de l’atelier « Comment contrôler le dark web? » du projet MEDI@4SEC, dont l’Efus est partenaire, qui a eu lieu à La Haye (Pays-Bas) le 26 septembre.
Cet atelier était organisé par l’Organisation néerlandaise pour la recherche scientifique appliquée (TNO), partenaire du projet, dans le cadre de la Semaine de la Cybersécurité des Pays-Bas. Des experts internationaux de la police, de la recherche et du secteur privé ont échangé sur les meilleurs moyens de réduire les activités criminelles dans cette zone cachée du world wide web qui est accessible de façon anonyme et intraçable. Sur le dark web en effet, les criminels peuvent se livrer aux trafics de drogue et d’armes, à la pornographie infantile, à l’extorsion, à la fraude, etc., en utilisant un moteur de recherche spécifique, intitulé The Onion (TOR), et des devises intraçables comme les bitcoins. Il faut cependant noter que le dark web est aussi utilisé par des citoyens respectueux de la loi qui cherchent à éviter la surveillance des entreprises ou des gouvernements, qu’ils considèrent inacceptable.
Des représentants de la police ont présenté des affaires conclues récemment avec succès, comme la fermeture de deux sites clandestins, AlphaBay et Hansa, qui étaient deux des principaux fournisseurs de drogues, d’armes et d’autres produits illégaux sur le dark web, et des progrès réalisés dans les enquêtes en matière de drogue et de contre-terrorisme. Des outils développés au travers de projets financés par l’UE, comme BitCrime, et les entreprises privées, comme l’outil d’analyse Chainalysis, ont aussi été présentés.
Ensuite, des sessions de brainstorming en groupe ont eu lieu, ainsi qu’une table ronde avec des spécialistes.
Un environnement propice à l’innovation rapide dans les activités criminelles
Transnationaux et très dynamiques, les marchés noirs sur le web sont un environnement où les criminels peuvent innover très rapidement. Exercer les fonctions de police sur ce vaste cyberespace demande une coordination internationale accrue. Si des progrès ont déjà été réalisés, il convient d’accroître encore davantage les échanges et la collaboration afin de gagner en efficacité et de réduire les duplications et les coûts. Parmi les exemples récents de coopération internationale renforcée, on peut citer les formations centralisées au dark web, une base de données commune sur les bitcoins, et les outils analytiques partagés pour les enquêteurs.
L’homogénéité est aussi importante dans le domaine légal et réglementaire. Les spécialistes appellent à la mise en place d’un cadre légal international englobant internet et la réglementation sur les cryptomonnaies, ainsi que l’obligation de conduire des évaluations de risque pour les fournisseurs de services et les entreprises digitales.
La prévention, clé pour faire face à la cybercriminalité
La prévention peut être plus efficace que les enquêtes sur les incidents individuels. Il conviendrait de mener des campagnes de sensibilisation et de prévention pour informer le public sur comment signaler un crime, protéger les citoyens avant qu’ils ne deviennent victimes, et mettre en garde les délinquants sur les conséquences de leurs actes. Les autorités locales, par nature proches des citoyens, peuvent jouer un rôle important pour protéger ceux-ci des cyber-menaces.
Retrouvez-nous à l’atelier MEDI@4SEC de Barcelone
Le prochain atelier MEDI@4SEC aura lieu à Barcelone le 14 novembre, la veille de l’ouverture de la conférence internationale « Sécurité, Démocratie et Villes » de l’Efus. Le thème sera « La sécurité quotidienne : utilisation des réseaux sociaux pour renforcer la sécurité publique ». L’atelier sera consacré aux réseaux sociaux comme source ouverte de renseignements pour la prédiction et l’enquête sur les crimes, et d’autres activités quotidiennes des organes de sécurité.
Pour plus d’information sur l’atelier « La sécurité quotidienne », visitez le site web du projet.
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