La vie nocturne est une dimension de la ville qui acquiert de plus en plus d’importance à mesure que se développent le tourisme urbain de weekend et de nouveaux modes de loisirs festifs ou culturels, en particulier chez les jeunes. Insuffisamment prise en compte jusqu’à présent, un nombre croissant de villes la considèrent aujourd’hui comme un élément clé de leur attractivité, autant pour les résidents que pour les visiteurs. Les citadins quant à eux sont de plus en plus en attente de services publics et de loisirs nocturnes, hors des horaires de jour habituels.

Pour les collectivités territoriales, la vie nocturne est un domaine complexe à gérer parce que divers acteurs y contribuent mais aussi parce que, par définition, elle a lieu aux heures où la plupart des services publics sont fermés ou fonctionnent au ralenti. De nombreuses villes européennes, notamment les villes étudiantes, font face à des enjeux majeurs de gestion de leur vie nocturne qu’elles doivent pacifier et réguler.

Elles doivent ainsi apporter une réponse globale, intégrée, multidisciplinaire et pragmatique qui articule santé, sécurité, gestion et partage de l’espace, mais aussi cohabitation entre les différents acteurs qui l’occupent (secteur festif, riverains, noctambules, etc.). Cette réponse doit être co-produite afin de prévenir les conflits d’usage qui apparaissent fréquemment pendant la nuit et de permettre à tous les publics de s’approprier le temps de la nuit selon leurs besoins.

> Compte rendu de la session de la conférence Sécurité, Démocratie et Villes 2024 :
– Comment développer une stratégie locale de la vie nocturne ? Un guide pour la gouvernance de la vie nocturne

> Positionnement
 
Dans son Manifeste Sécurité, Démocratie et Villes 2017, l’Efus observe que les collectivités territoriales sont « souvent amenées à se saisir du champ de la vie nocturne à travers le prisme de la sécurité, de la réduction des nuisances et de la réduction des risques » et appelle à adopter une approche associant les « services internes à la ville, le secteur associatif, les habitants et le secteur privé (établissements festifs, transporteurs…) ». Il propose d’élaborer de véritables politiques locales de la nuit
en concertation avec toutes les parties prenantes et qui prennent en compte la diversité des publics et il appelle à faire évoluer la législation et la réglementation.