Paris, France, septembre 2020 – Le projet TONITE mené par la municipalité de Turin (IT), dans lequel l’Efus est partenaire et qui cherche à améliorer la qualité de vie et l’accès à deux quartiers de Turin, notamment la nuit, a utilisé des méthodes inspirées de l’ethnographie pour mesurer le sentiment d’insécurité des habitants. Elles peuvent inspirer d’autres autorités locales européennes qui souhaitent étudier comment les habitants vivent leur quartier, en particulier la nuit.
Le projet va produire une série de fiches de synthèse à partir des initiatives et pratiques qu’il recueille, dont cette recherche ethnographique, qui seront mises à disposition de toutes les collectivités membres de l’Efus dans les mois à venir.
Recherche ethnographique
Avec l’aide du cabinet de conseil Experientia, partenaire du projet, 36 entretiens contextuels et approfondis ont été menés auprès d’un panel représentatif de la population des deux quartiers ciblés par le projet. L’objectif était de comprendre en profondeur les comportements, attitudes et valeurs qui sous-tendent la perception que les habitants ont de leur quartier, notamment la différence entre le jour et la nuit.
Marches exploratoires
Cinq marches exploratoires ont été menées avec les résidents, qui ont montré sur leur terrain les problèmes rapportés précédemment dans la phase d’entretiens. Les points d’attention qu’ils ont signalés étaient notamment l’accès des enfants et des familles aux espaces verts, les zones abandonnées, la vie nocturne, la vie autour des quais le long du fleuve Dora, et l’identité multiculturelle.
Questionnaire en ligne
Un questionnaire destiné à tous les habitants de Turin a été disséminé en ligne pour évaluer leur expérience des deux quartiers étudiés par le projet : les aspects physiques et esthétiques des espaces publics (par exemple la propreté et l’entretien des espaces publics et des zones vertes, la qualité de l’éclairage public la nuit, l’accessibilité des zones vertes et des parcs) et les facteurs qui favorisent une bonne cohésion sociale et un sentiment de sécurité. Les résultats ont permis au projet de qualifier les facteurs qui ont un impact sur le sentiment d’insécurité et d’identifier les problèmes.
Modélisation des persona
Un outil de modélisation a été utilisé pour définir neuf archétypes de comportement, ou persona, autrement dit les facteurs comportementaux, culturels et sociaux qui influent sur la perception de l’insécurité dans les deux quartiers étudiés, et ceux qui peuvent modifier les comportements et donc améliorer le sentiment de sécurité des habitants.
Cartographie des éléments critiques et des opportunités
Les résultats ont permis au projet de cartographier les aspects qui, dans ces quartiers, influent sur le sentiment d'(in)sécurité des habitants. Ceci a permis au projet d’identifier 33 domaines d’amélioration dont ceux où la municipalité peut intervenir directement pour renforcer le sentiment de sécurité et la qualité de vie.
Premières orientations pour les autorités locales
Cette étude a permis au projet de recenser des premières orientations pour les autorités locales, notamment :
● Identifier les acteurs pertinents qui pourront participer à une telle enquête.
● Dialoguer constamment avec la population tout au long du processus.
● Élaborer une stratégie de communication ciblée afin de faire participer les habitants et les acteurs locaux.