Bruxelles, Belgique, novembre 2019 – L’Efus a participé à la sixième « conférence internationale sur l’observation de la criminalité et l’analyse criminelle » organisée les 4-6 novembre à Bruxelles par divers organismes dont il est partenaire de longue date : le Centre international pour la prévention de la criminalité (CIPC, Montréal, Canada), l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP, gouvernement français), l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ, gouvernement français), l’Observatoire national de la délinquance dans les transports (ONDT, ministère français des transports) et Bruxelles Prévention & Sécurité (BPS, l’organisme chargé de la prévention pour Bruxelles et sa région).
L’événement a réuni quelque 150 professionnels de l’analyse de la criminalité, décideurs publics et privés, praticiens, représentants des forces de l’ordre, chercheurs, et ONG d’Australie, Belgique, Canada, France, Inde et Mexique.
> Vers des observatoires davantage tournés vers le terrain et les collectivités locales et régionales
Le thème général de la conférence était l’observation de la criminalité et l’analyse criminelle, autrement dit le rôle des observatoires. Ainsi, les quatre séances plénières étaient consacrées à 1) l’élaboration de normes et de standards internationaux pour les observatoires de la criminalité et l’analyse criminelle ; 2) le rôle des observatoires dans l’évaluation des programmes, projets et dispositifs ; 3) l’influence de l’observation sur les nouvelles stratégies et mesures visant à accroître la sécurité, et 4) un retour sur les normes et standards internationaux pour le développement, le fonctionnement et l’évaluation des observatoires de la criminalité et de la sécurité.
L’une des principales conclusions de la rencontre était que les observatoires doivent se rapprocher des collectivités locales et régionales afin d’innover dans leur manière de travailler, être davantage tournés vers l’action et fournir de réels éléments d’analyse aux décideurs politiques à l’échelle nationale mais aussi régionale et locale.
> L’approche stratégique de la sécurité urbaine promue par l’Efus
Représenté par Carla Napolano, Déléguée générale adjointe, l’Efus est intervenu dans la plénière sur l’influence de l’observation sur les nouvelles stratégies et mesures de sécurité aux côtés d’Adam Tomis, directeur général du département de la Justice d’Australie-Occidentale, et Jamil Araoud, directeur général de Bruxelles Prévention & Sécurité (BPS). L’Efus a présenté les bénéfices de son approche stratégique de la sécurité urbaine qui s’appuie sur des données probantes et des partenariats pluridisciplinaires réunissant tous les acteurs concernés.
> Des méthodes innovantes pour mitiger le sentiment d’insécurité : projet Cutting Crime Impact (CCI)
L’Efus a également présenté le projet européen Cutting Crime Impact (CCI), dont il est partenaire, qui vise notamment à développer des méthodes innovantes pour analyser et mitiger le sentiment d’insécurité. Carla Napolano a expliqué que l’observation, une méthode largement utilisée dans les sciences sociales, est aujourd’hui de plus en plus appliquée à l’étude de la sécurité urbaine.
Elle est complémentaire aux méthodes indirectes le plus souvent utilisées dans la récolte de données en matière de sécurité et de prévention (par exemple les entretiens par questionnaire), et elle a l’avantage de pouvoir être utilisée non seulement pour la collecte des données, mais aussi pour l’analyse et la prise de décision. L’observation peut aussi s’appliquer à l’innovation technologique et à la participation citoyenne en matière de sécurité via les réseaux sociaux, les applis, ou les softwares prédictifs.
> Un référentiel harmonisé en matière de normes et standards de suivi et d’évaluation des observatoires
Un autre point marquant de la conférence a été la présentation des travaux menés depuis 2015 par le CIPC, l’ONDRP et, depuis plus récemment, l’Organisation des États américains pour élaborer un référentiel harmonisé des normes et standards de suivi et d’évaluation des observatoires de la criminalité. Ce référentiel couvre le pilotage, le financement et l’indépendance des observatoires, la collecte des données et leur nomenclature, les méthodes d’analyse et la production et la diffusion d’indicateurs.
