Vie nocturne : collectivités et professionnels travaillent ensemble à améliorer la sécurité des noctambules

Paris, France, octobre 2022 – Comment prévenir les violences sexistes et sexuelles la nuit ? Comment gérer le son pour des nuits animées sans pour autant gêner les riverains ? Comment associer les établissements et professionnels de la nuit aux grands événements tels que les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 à Paris ? Telles étaient les principales questions au menu de la réunion de rentrée de la Plateforme de la Vie Nocturne (PVN), partenaire de longue date de l’Efus, le 28 septembre à Paris. 

Outre l’Efus, cette rencontre a réuni des représentants de collectivités européennes et de syndicats professionnels*.

Lutter contre les  violences sexistes et sexuelles

Les participants  ont rappelé l’enjeu constant de prévenir et de lutter contre les violences sexistes et sexuelles la nuit, particulièrement en milieu festif. Ils ont relevé une stabilisation après une forte augmentation des cas où des délinquants piquent leur victime avec une seringue, mais sans que celle-ci ne contienne aucun produit (contrairement aux cas où les délinquants utilisent la « drogue du viol » qui rend les victimes inconscientes). Ce type d’agression crée un fort sentiment d’insécurité. 

Les participants ont évoqué différents outils de prévention tels que la formation des professionnels de la nuit,  la labellisation de lieux où les victimes peuvent demander de l’aide, comme par exemple le dispositif Demandez Angela (qui existe dans différents pays européens ainsi qu’aux États-Unis et au Canada), les protocoles de prise en charge des victimes, et la prévention primaire à destination des étudiants. Cependant, il reste à mieux structurer les ressources disponibles et les rendre plus facilement accessibles aux acteurs de la nuit, qu’il s’agisse de collectivités territoriales, d’associations ou d’acteurs privés. 

> Lire aussi notre article sur le dispositif Demandez Angela à Bordeaux

Le projet SHINE de prévention et réduction du harcèlement sexuel

L’Efus travaille également sur la question de la prévention et de la réduction du harcèlement sexuel dans les établissements de nuit au travers du projet européen SHINE (Sexual Harassment in Nightlife Entertainment Spots: Mitigation and Prevention) (mars 2020–janvier 2023), dont il est partenaire. Mené par le Centre pour la prévention de la criminalité de Lituanie, le projet a pour objectif de créer une culture commune chez les acteurs de la nuit et de leur donner des outils de prévention. 

Actuellement, l’Efus élabore et organise des séminaires de travail dans cinq villes européennes – 7e arrondissement de Budapest (HU), Louvain (BE), Marseille (FR), Prato (IT) et Strasbourg (FR) – en collaboration avec les représentants de ces villes et des experts de divers domaines tels que la sensibilisation du public, l’assistance aux victimes et la prévention situationnelle. Ces séances de travail, qui se déroulent entre octobre et décembre, permettront d’associer des acteurs locaux de la vie nocturne à la co-production de la sécurité dans les établissements de nuit. 

> Plus d’informations sur SHINE 

Prendre en compte la vie nocturne dans les grands événements 

Tous les participants ont souligné les difficultés à engager du personnel : serveurs, barmen, agents de sécurité, etc. Le turnover n’en est que renforcé et réduit mécaniquement la qualité de service proposée faute de formation adaptée. La sécurité privée est particulièrement affectée, ce qui  suscite des craintes pour deux grands événements qui auront prochainement lieu en France : la Coupe du monde de Rugby 2023 et les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris (2024). Les collectivités territoriales appellent à mieux prendre en compte les enjeux spécifiques de la nuit dans l’organisation de ces événements et la formation des professionnels de sécurité. 

Les grands thèmes de travail pour l’année à venir 

Cette réunion de rentrée a également été l’occasion de définir collectivement les thèmes de travail pour l’année à venir, notamment la gestion du son, c’est-à-dire comment préserver le son unique de la nuit festive (donc plutôt fort et avec une basse profonde) sans créer trop de bruit pour les riverains. Parmi les autres priorités de la Plateforme : la sécurité, l’espace public et le genre ; la transition environnementale de la vie nocturne ; la prise en compte de la nuit dans l’aménagement urbain, et  l’économie de la nuit. Ce travail nourrira la Conférence internationale de la vie nocturne prévue fin 2023.

La Plateforme de la vie nocturne, qu’est-ce que c’est ? 
La Plateforme de la Vie Nocturne réunit différents types de membres : des collectivités territoriales françaises, espagnoles et belges, d’autres acteurs concernés par la vie nocturne comme des représentants du monde de la culture, mais aussi des syndicats de l’hôtellerie et de la restauration, des mutuelles, des collectifs de riverains et des structures de prévention des risques et d’intervention dans les quartiers populaires.
La Plateforme se fonde sur une approche transversale et globale de la vie nocturne à partir des expériences croisées des usagers citoyens, des professionnels et des pouvoirs publics. Elle examine tous les phénomènes liés à la vie nocturne, au-delà des habituels conflits d’usage, notamment : sécurité et prévention, et les dimensions économique, culturelle et sanitaire.

> Plus d’informations sur les activités de l’Efus en matière de vie nocturne sur notre site web et sur notre plateforme Efus Network

* Villes de Barcelone, Lille, Nantes, Paris, la Rochelle, Rennes et Saint Nazaire, Association des Barmen de France, Fédération Culture Bar-Bars, Association Pour une Ville durable, Syndicat National des Entreprises Gaies (SNEG) et Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (UMIH)