Augsbourg, Allemagne, octobre 2022 – Près d’un an après la fin du projet LOUD, où neuf villes européennes ont mobilisé des jeunes pour des campagnes en ligne de discours alternatifs à l’intolérance et l’extrémisme, nous avons demandé aux partenaires du projet ce qui a changé (ou non) depuis. Après Louvain en juin, nous avons rencontré une représentante du service de prévention de la ville d’Augsbourg.
Quelles initiatives ont résulté du projet LOUD à Augsbourg ?
Service municipal de la prévention, Ville d’Augsbourg :
Avec le projet LOUD, un groupe de sept jeunes habitants d’Augsbourg ont réalisé une vidéo sur des situations de la vie quotidienne où ils sont confrontés au racisme et à l’exclusion. Ils appellent les autres jeunes de la ville à réagir quand ils sont témoins de tels incidents. La vidéo de cinq minutes répond à deux objectifs : montrer les difficultés rencontrées par ces jeunes à des personnes qui viennent d’autres milieux, et amener les spectateurs à réfléchir sur leur comportement face à la discrimination et à agir.
Le message de la campagne est fort et clair : « Ne détourne pas le regard. Agis contre la discrimination ». La campagne montre que les principes de respect et de justice sont essentiels pour que la société soit plus inclusive. Elle montre différentes facettes de la discrimination et associe directement les jeunes. Quand ils racontent leur expérience personnelle, c’est fort.
Pourquoi était-il important pour vous de participer au projet LOUD ?
Pour la Ville d’Augsbourg, la prévention des comportements discriminatoires, du racisme et de l’exclusion est importante. Nous avons conduit une évaluation des manifestations locales de racisme et d’intolérance au quotidien, et des facteurs sous-jacents de la discrimination. Nous avons également examiné qui parmi les acteurs locaux pouvait être mobilisé pour contrer ce phénomène.
La municipalité a organisé un groupe de parole avec des professionnels qui interviennent auprès des jeunes d’Augsbourg sur les questions de discrimination et de radicalisation, ce qui nous a permis d’élargir notre réseau local de professionnels spécialisés. Ce groupe de parole a également permis de faire remonter des informations et des données qui ont complété l’évaluation.
À la suite de ce travail, la municipalité a décidé de nouer un partenariat avec une association locale et de cibler son action sur la question de la discrimination et du racisme chez les jeunes.
Pourquoi était-il important de mobiliser des jeunes dans la lutte contre les violences discriminatoires ?
Comme pour les adultes, les jeunes peuvent faire face aux préjugés dans leur vie, lorsqu’ils grandissent. Ils peuvent être victimes ou se comporter eux-mêmes de façon discriminatoire. Notre projet a donc examiné les deux aspects du problème. Nous avons cherché à encourager les jeunes à réfléchir sur la discrimination et le racisme, mais aussi sur leur propre comportement, et sur ce qu’ils peuvent faire quand ils voient un jeune en butte au racisme et à la discrimination.
La vidéo s’adresse au public le plus large possible. Nous avons réalisé ce projet pendant le confinement lié au Covid. C’était aussi une opportunité de dialoguer avec les jeunes et de créer un espace où ils se sentaient en sécurité et pouvaient s’exprimer sur la question de la discrimination.