Mai 2021 – Le projet LOUD (Jeunes leaders locaux pour l’inclusion), mené par l’Efus, a organisé (en ligne) sa conférence finale le 26 mai, concluant ainsi plus de deux ans de travail au cours desquels les neuf villes partenaires du projet ont mobilisé des jeunes citoyens qui ont élaboré et produit des campagnes de discours alternatif pour promouvoir la tolérance et dénoncer la discrimination et les discours de haine.
L’événement, qui a réuni, outre le consortium du projet, des représentants d’autres collectivités territoriales et des professionnels de la sécurité, a mis en avant l’engagement de longue date de l’Efus dans la lutte contre les violences discriminatoires comme moyen de prévenir les dérives vers la polarisation et les extrémismes violent. Il a aussi permis à l’Efus de réaffirmer sa conviction, fondée sur l’expérience de ses collectivités membres, que la participation des citoyens, en particulier les jeunes, est essentielle pour prévenir de telles dérives.
Comment les collectivités territoriales peuvent-elles associer les jeunes à la lutte contre la discrimination, l’intolérance et la radicalisation ?
La conférence a ouvert avec une table ronde présidée par la déléguée générale de l’Efus, Elizabeth Johnston, sur comment les collectivités territoriales peuvent impliquer les jeunes dans la lutte contre la discrimination, l’intolérance et l’extrémisme. Au travers du projet LOUD, neuf collectivités européennes ont mobilisé, formé et assisté des jeunes pour qu’ils élaborent et produisent des campagnes de discours alternatif. Ces campagnes, que vous pouvez regarder ici, ont été diffusées en ligne.
Trois intervenants ont partagé leur expérience, dont deux partenaires du projet : la Ville de Louvain en Belgique, représentée par son maire, Mohamed Ridouani, et la Ville de Montreuil en France, représentée par la maire adjointe, Loline Bertin. La Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Haine anti-LGBT(DILCRAH) était représentée par Shani Benoualid, Conseiller pour les Réseaux digitaux et sociaux.
Points clés de la table ronde
- Les mesures de lutte contre la discrimination doivent être intégrées aux mesures de sécurité urbaine mises en place par les collectivités.
- Il est important d’impliquer les jeunes dans la conception et la mise en œuvre des mesures et projets de lutte contre la violence discriminatoire, la polarisation et les discours de haine. Les jeunes sont bien placés pour influencer leurs pairs et ont une compréhension des enjeux et des perspectives qui est précieuse, notamment en ce qui concerne l’espace digital.
- Les efforts d’inclusivité sont plus efficaces au niveau local, au travers d’initiatives dans les quartiers qui impliquent les jeunes, les pairs et les habitants.
- Le travail doit se poursuivre, avec la contribution des jeunes, pour contrer les discours dangereux qui se multiplient dans l’espace digital.
- On ne peut pas contrer la discrimination si on ne la comprend pas : l’éducation et la sensibilisation sont des aspects essentiels de la prévention et de la responsabilisation des habitants.
- Il est important de responsabiliser les jeunes pour qu’ils se considèrent comme des citoyens actifs en ligne et hors ligne et qu’ils prennent conscience de leurs capacités et de leurs responsabilités en matière de lutte contre les violences discriminatoires.
Bilan des projets locaux LOUD
Cinq sessions parallèles ont permis aux partenaires du projet de présenter leur campagne et d’expliquer les différentes étapes de création : l’audit local qui a permis de déterminer les thèmes à traiter en priorité, la formation des jeunes citoyens locaux avec l’aide des experts et des organisations partenaires de LOUD, et la conception et la diffusion des campagnes. Chacune à sa façon, les campagnes LOUD traitent du racisme, de la discrimination, de l’exclusion, de l’inégalité et des fake news.
Les villes partenaires ont toutes souligné que les effets positifs de LOUD vont au-delà du projet lui-même :
Ville de Pella :
« Le projet LOUD a été un cas d’école pour ma ville. Il nous a appris à coopérer avec de nouveaux partenaires ».
Ville de Louvain :
« Le projet LOUD nous montre que la diversité est une opportunité et non pas un problème ».
Ville de Düsseldorf :
« La fin de LOUD n’est pas la fin du projet. Tous les outils produits seront utilisés comme matériel de promotion du dialogue et de sensibilisation dans les écoles ».
Ville de L’Hospitalet :
« LOUD continue et est maintenant intégré à notre stratégie municipale de prévention de la radicalisation ».
Ville de Rosny-sous-Bois :
« La vidéo produite par les jeunes est une façon pour nous de faire vivre le projet LOUD et de promouvoir les partenariats avec les acteurs locaux et le travail des jeunes. Elle nous rappelle aussi la nécessité de lutter contre les discriminations ».
Les présentations des villes partenaires ont été suivies d’un débat général sur l’impact des campagnes et les enseignements à en tirer qui peuvent être utiles pour d’autres collectivités désirant initier un projet similaire ou améliorer un dispositif existant. La publication finale du projet, qui sera disponible dans quelques semaines, comprendra notamment des recommandations concrètes dans ce sens.
> Nous vous encourageons vivement à prendre quelques minutes pour découvrir les neuf campagnes ici ! Nous sommes fiers du travail réalisé par les jeunes citoyens des neuf villes partenaires de LOUD : créatives et originales, ces campagnes méritent d’être vues.
> Plus d’informations sur le projet LOUD
