La crise sanitaire a mis en lumière le rôle essentiel des villes pour maintenir la sécurité et l’assistance publique

Paris, France, octobre 2020 – L’Efus et des représentants des villes de Nice (France) et Madrid (Espagne), qui sont tous trois coordinateurs du Partenariat sur la sécurité des espaces publics de l’Agenda urbain pour l’Union européenne, ainsi que du réseau Eurocities et de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS)* ont échangé sur l’impact de la pandémie de Covid-19 sur les villes et régions, les leçons apprises et comment mieux se préparer pour les défis à venir lors d’un atelier organisé en ligne par le Partenariat de l’Agenda urbain, le 16 octobre.Cet événement était organisé dans le cadre de la 18e Semaine européenne des Régions et des Villes qui a lieu tous les ans pour permettre aux villes et régions européennes de montrer « leur capacité à créer de la croissance et des emplois, mettre en oeuvre la politique de cohésion de l’Union européenne, et prouver l’importance des niveaux local et régional pour la bonne gouvernance européenne ».

Vers des villes plus inclusives, vertes, intelligentes et résilientes

À la suite des mesures de confinement prises par la plupart des villes européennes (et mondiales), de nombreuses voix ont appelé à un nouveau paradigme urbain et des villes plus inclusives, vertes, intelligentes et résilientes. Ainsi, l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) a appelé à adopter des approches « centrées sur les lieux et les personnes ».

Les réponses sur le terrain ont en effet montré que partout en Europe, les niveaux de gouvernance municipal et régional ont été particulièrement efficaces pour élaborer et mettre en oeuvre des plans de sécurité et d’assistance publique alors que les gouvernements nationaux peinaient à ajuster leur réponse à l’évolution de la situation sur le terrain. Les villes sont en effet acteurs clés non seulement pour mettre en oeuvre de façon efficace des mesures européennes et nationales, mais aussi pour élaborer des solutions à partir du terrain et des actions préventives.

Le fait que les gouvernements nationaux aient reconnu l’importance d’une coopération étroite avec les autorités locales et régionales pour gérer la crise parce qu’elles sont le niveau de gouvernance le plus proche des citoyens est l’un des nombreux enseignements de la première vague de la pandémie.

Les villes ont apporté des réponses innovantes

Les présentations de Florence Cippola, chef de projet Sécurité urbaine, Métropole de Nice Côte d’Azur (France), Nicolas Gharbi, conseiller principal pour la diplomatie et les affaires internationales de la Ville de Madrid (Espagne), et Elizabeth Johnston, déléguée générale de l’Efus, ont montré combien les villes se sont mobilisées partout en Europe pour offrir des réponses innovantes aux citoyens. « La crise sanitaire nous a obligés à repenser le concept de sécurité et ce que les citoyens attendent de leurs élus locaux, qui se sont retrouvés à intervenir dans des domaines nouveaux et inattendus. Cela a renforcé cette idée que la cohésion sociale est centrale pour la sécurité, qu’une société où l’on prend soin des citoyens n’est pas un plus mais au contraire le fondement d’une sécurité durable et inclusive. En résumé, la cohésion sociale est un investissement nécessaire », a déclaré Elizabeth Johnston.

La crise a aussi mis en lumière le besoin qu’ont les villes d’échanger entre pairs, comme l’atteste le succès des webconférences de l’Efus, qui ont rassemblé au total près d’un millier de participants. Anthony Colclough, du réseau Eurocities, a expliqué que la plateforme en ligne COVIDnews, lancée en mars, a réuni quelque 120 villes de toute l’Europe qui ont échangé des pratiques et des connaissances à propos de leur réponse à la pandémie. Il a souligné « l’incroyable variété » des initiatives mises en place par les villes pour assister les citoyens avant, pendant et après le confinement. « Nous avons eu des milliers et des milliers d’utilisateurs, ce qui illustre à quel point les villes étaient demandeuses d’échanges ».

La prévention, un outil rentable

Les intervenants, parmi lesquels il faut aussi compter Monika Konsinska, du bureau régional de l’OMS en Europe, situé au Danemark, ont tous souligné que la crise a montré que la prévention est un investissement rentable, autant du point de vue de la sécurité que de la santé. « Le développement durable n’est pas possible sans la santé et le bien-être », a déclaré la représentante de l’OMS. « Il faut espérer que cette crise nous aura rendus plus conscients de l’importance d’investir dans les approches préventives et les systèmes agiles d’assistance », a ajouté Elizabeth Johnston.

En effet, les investissements de prévention de la délinquance consentis par les villes se sont avérés utiles pendant la crise, notamment parce que les villes ont pu mobiliser leurs partenariats locaux pour répondre aux besoins nouveaux des citoyens.

À présent, alors que la pandémie a repris avec force, notamment à travers l’Europe, les villes ont plus que jamais besoin d’échanger afin de démontrer une nouvelle fois leur résilience et leur capacité d’innovation.

Voir ici un enregistrement de la conférence 

* Les intervenants étaient Florence Cipolla, chef de projet en Sécurité urbaine, Métropole Nice Côte d’Azur ; Nicolas Gharbi, conseiller principal pour la diplomatie et les affaires internationales de la Ville de Madrid ; Elizabeth Johnston, déléguée générale de l’Efus ; Anthony Colclough, chargé de communication, Eurocities, Belgique ; Monika Kosinska, Centre régional pour des villes saines, OMS, bureau régional pour l’Europe, Danemark.

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