Projet BRIDGE sur la prévention de la polarisation : conclusion des trois dernières visites d’audit

polarisationParis, France, février 2020 – Dans le cadre du projet européen BRIDGE (Building resilience to reduce polarisation and growing extremism/Renforcer la résilience pour réduire la polarisation et l’extrémisme), mené par l’Efus, trois visites d’audit ont eu lieu en janvier respectivement dans le département du Val d’Oise (FR), la ville de Louvain (BE) et la ville de Vaulx-en-Velin (FR). Ces visites concluaient la phase d’audit du projet pendant laquelle les partenaires ont cartographié les phénomènes de polarisation à l’oeuvre dans leur territoire grâce aux indicateurs sur mesure développés par les experts du projet.


Val d’Oise
> Des tensions entre la police et les jeunes

L’audit de polarisation mené dans le département du Val d’Oise a identifié les tensions entre la police et certains jeunes comme étant un facteur important de polarisation qu’il convient de résorber.

Lors de la visite d’audit, à laquelle participaient notamment des représentants du Conseil départemental du Val d’Oise et de la mairie d’Argenteuil, l’expert Tim Chapman, professeur en sociologie et études sociales appliquées à l’Université de l’Ulster, a souligné l’intérêt d’utiliser les méthodes inspirées de la justice restaurative pour réduire les tensions entre groupes sociaux, comme cela a notamment été fait entre les communautés protestante et catholique en Irlande du Nord. Également président du Forum européen pour la justice restaurative – réseau avec lequel l’Efus est partenaire de longue date, notamment dans le cadre de précédents projets européens sur la prévention de la récidive –, Tim Chapman est un expert mondial en la matière.


> Un projet pilote centré sur les activités culturelles

Le département du Val d’Oise commence à présent à travailler, avec le soutien de l’Efus, sur son projet pilote local qui aura pour objectif de réduire ces tensions entre police et jeunes.

Les représentants du Val d’Oise estiment qu’il convient tout d’abord de sensibiliser les deux groupes et de les encourager à dialoguer au sein d’un espace « sûr et sécure » où tous les participants peuvent librement s’exprimer. Ils ont également proposé d’axer le projet sur des activités culturelles et artistiques à destination des jeunes, comme suggéré par les experts.


Vaulx-en-Velin
> Relations sociales et participation citoyenne

L’audit à Vaulx-en-Velin n’a pas encore identifié de phénomène de polarisation en tant que tel mais des tensions entre groupes sociaux dans certains quartiers et un manque de motivation en matière de participation démocratique et civique.

La visite d’audit, à laquelle participaient notamment des élus locaux, des membres de la direction Prévention Sécurité Sûreté Urbaine de la mairie et la commissaire de police, a débuté avec une présentation de l’expert Markus Pausch, professeur en innovation sociale à l’Université des Sciences appliquées de Salzbourg, sur les différentes formes de polarisation. Il a notamment évoqué ce qu’il appelle la « polarisation pernicieuse » où les tenants de vues opposées se crispent au point de se déclarer prêts à recourir à la violence pour imposer leurs idées.


> Projet pilote : approfondir le diagnostic

Au terme de la visite, les représentants de la ville de Vaulx-en-Velin ont exprimé le souhait d’approfondir le diagnostic local de polarisation afin de renforcer la prévention et d’investir avant que des phénomènes de polarisation ne se développent. Ce sera l’objet du projet pilote que Vaulx-en-Velin mènera dans les mois à venir avec le soutien de l’Efus.


Louvain
> Pas de phénomène marquant de polarisation

L’audit de polarisation mené par la ville de Louvain a montré que si des tensions se manifestent parfois entre certains groupes de population, il n’existe pas à proprement parler de phénomène de polarisation.

La visite d’audit a réuni des représentants de différents services de la municipalité (jeunesse, discrimination, interculturalisme, prévention de la délinquance) et d’associations locales, ainsi que l’expert Tim Chapman et l’Efus.

Elle s’est achevée par une rencontre avec le maire de la ville, Mohamed Ridouani, qui soutient le projet et propose l’organisation d’une session de sensibilisation à la polarisation pour tous les services de la ville.


> Projet pilote : soutenir les initiatives existantes

L’expert a proposé que le projet pilote de Louvain consolide le travail déjà mené par la mairie et ses partenaires pour maintenir et renforcer la cohésion sociale et rapprocher les institutions des citoyens.

La ville a mis en place un certain nombre d’initiatives importantes pour prévenir la discrimination, l’extrémisme et la polarisation, que le projet BRIDGE peut soutenir afin de consolider celles-ci de façon durable.


À propos du projet BRIDGE

Lancé en janvier 2019 pour une période de 24 mois, le projet BRIDGE vise à « sensibiliser les acteurs locaux et renforcer leurs capacités à réduire la vulnérabilité individuelle et collective à la radicalisation en atténuant la polarisation ». Mené par l’Efus, il rassemble 13 autorités locales et régionales* de sept pays européens ainsi que l’association allemande Ufuq et le Real Instituto Elcano d’Espagne.

Après la phase d’audit, qui est en cours d’achèvement, les 13 collectivités partenaires du projet vont développer des projets pilotes locaux et échangeront sur leurs progrès et résultats. La fin d’année sera consacrée au travail sur la publication finale du projet et sur un webinaire qui sera destiné aux autorités locales.


* Bruxelles (BE), Conseil départemental du Val d’Oise (FR), Düsseldorf (DE), Gouvernement de Catalogne (ES), Genk (BE), Igoumenitsa (GR), Louvain (BE), Reggio Emilia (IT), Région Ombrie (IT), Rotterdam (NL), Terrassa (ES), Stuttgart (DE), Vaulx-en-Velin (FR)