De nombreuses études ont démontré qu’internet et les médias sociaux constituent une plateforme très efficace pour la diffusion des idéologies extrémistes. Afin de répondre de manière proactive à ces contenus extrémistes, il convient de développer des stratégies de communication. Partager des messages positifs, démentir les fausses informations et proposer une alternative à la propagande extrémiste peut renforcer la résilience de la population.
En Europe comme ailleurs dans le monde, les campagnes de discours alternatifs et de contre-discours sont souvent créées et diffusées par les autorités internationales ou nationales. Or, les études montrent que pour toucher le public cible, il est essentiel que les messagers soient crédibles à ses yeux et que le message soit adapté à ses perceptions, idées et besoins. Le niveau local apparaît alors particulièrement pertinent pour le développement et la diffusion des campagnes afin que celles-ci soient adaptées aux besoins et alternatives locales.
De nombreuses autorités locales mènent déjà des actions de prévention et de renforcement de la résilience qui peuvent constituer un discours alternatif. Cependant, elles investissent encore peu l’espace et les outils numériques pour le faire. Le projet Local voices vise alors à soutenir huit collectivités locales dans l’élaboration de campagnes en ligne et locales.
Ce projet reconnaît le rôle-clé des autorités locales comme facilitateurs pour favoriser l’émergence et soutenir des voix crédibles localement afin qu’elles puissent créer des campagnes adaptées aux besoins locaux. Le projet veillera à associer la société civile et notamment des jeunes afin de favoriser la participation citoyenne et de s’assurer que les messages soient développés par des acteurs crédibles auprès du public cible.
Huit campagnes locales seront créées dans le cadre de ce projet. Par ailleurs, les échanges entre acteurs locaux européens et experts du phénomène de radicalisation et de la communication en ligne permettront d’élaborer des recommandations pour la mise en place de stratégies locales de communication à destination de toutes les autorités locales intéressées.
Objectifs
L’objectif général du projet est de mobiliser les autorités locales et la société civile afin de développer des campagnes locales de communication en ligne.
Les objectifs spécifiques sont de :
- Lutter contre la propagande extrémiste en proposant des alternatives, qui réaffirment notamment les valeurs d’inclusion, de démocratie et de cohésion sociale soutenues par les villes membres de l’Efus ;
- Renforcer les capacités des acteurs locaux et de la société civile, notamment des jeunes, afin qu’ils puissent créer des campagnes contre l’extrémisme violent qui atteignent les groupes cibles ;
- Favoriser les échanges sur ce thème entre les autorités locales européennes et des représentants de la société civile et produire des recommandations communes.
Activités
1- Sensibilisation des autorités locales et soutien au repérage et à la mobilisation des acteurs locaux
L’Efus travaillera avec les représentants des collectivités locales partenaires afin de les sensibiliser à la problématique et à leur rôle pour le développement de campagnes locales. Des conseils méthodologiques sur les principaux points d’attention d’une campagne (choix des messagers, définition du message…) et le processus de création seront également dispensés.
L’Efus accompagnera également les villes partenaires dans l’identification du public cible et de leurs ressources locales. Cette phase permettra de faire émerger les « voix crédibles » en fonction du public à cibler, qui seront ensuite accompagnées dans l’élaboration de la campagne.
2- Formation des acteurs locaux
En mobilisant des experts de la radicalisation et de la communication digitale , l’Efus formera les acteurs locaux chargés de développer la campagne de chaque ville. Les formations seront adaptées aux besoins locaux et apporteront des outils et conseils méthodologiques pour l’élaboration des campagnes. Il s’agira de formations-action puisque les acteurs locaux seront accompagnés dans le montage de leur projet.
3- Élaboration et diffusion des campagnes
Les acteurs locaux seront chargés de développer et mettre en œuvre une campagne dans leur ville. Pour cela, ils seront soutenus par l’Efus ainsi que par des experts de la radicalisation et de la communication.
Par ailleurs, l’Efus rassemblera les acteurs locaux afin qu’ils échangent sur l’état d’avancement de leurs projets et travaillent collectivement sur des indicateurs d’évaluation des campagnes.
4- Évaluation des campagnes
L’Efus soutiendra les villes dans l’élaboration d’indicateurs pour assurer le suivi de la mise en œuvre des campagnes et mesurer leur impact. Le monitoring sera assuré pendant toute la durée du projet, de l’élaboration des campagnes aux mois suivants leur diffusion.
5- Élaboration des recommandations
À la fin du projet, l’Efus rassemblera les acteurs ayant contribué aux initiatives locales afin de présenter les campagnes et de définir collectivement des recommandations pour le développement de stratégies locales de communication pour prévenir l’extrémisme.
Partenariat
Villes partenaires : Augsbourg (DE), Liège, Molenbeek (BE), Lyon, Montreuil, Strasbourg (FR), Madrid, Malaga (ES).
L’Efus a constitué un comité consultatif composé d’experts de la radicalisation et de la communication. Il est chargé de donner un avis consultatif sur les activités envisagées dans le cadre du projet, de recommander des experts et de favoriser la coordination de ce projet avec les autres initiatives européennes existantes.
Une première réunion de ce comité a eu lieu en juillet 2017 en présence de : Iris Boyer, responsable des partenariats et des réseaux à l’Institute for Strategic Dialogue (ISD), Marc Hecker, directeur des publications, Institut français des relations internationales (Ifri), Wim Klei, programme de responsabilisation de la société civile du Radicalisation Awareness network (RAN), Marije Meines, expert senior au Centre d’excellence RAN, Asiem El Difraoui, chercheur en science politique, Julia Fendrick, Attachée culturelle et responsable des subventions, ambassade des États-Unis à Paris, et Randiane Peccoud, spécialiste culture, ambassade des États-Unis à Paris.
Durée
Juin 2017 – décembre 2018
Contacts
Émilie Petit, Chargée de mission petit@efus.eu