Prévention de la radicalisation en Afrique : échange d’expériences avec des experts africains lors d’une rencontre à Dakar

Dakar, Sénégal, mars 2018 — L’Efus, représenté par Yves van de Vloet, expert associé, a participé à une rencontre sur la prévention de la radicalisation organisée à Dakar (Sénégal) à l’occasion de la Quinzaine de la Francophonie, le 22 mars.

Elle a réuni, outre Yves van de Vloet, David Morin, titulaire de la chaire UNESCO en prévention de la radicalisation, Carol Mottet, experte en prévention de l’extrémisme et conseillère du département fédéral des affaires étrangères de Suisse, Bakary Sambé, directeur de l’Observatoire des radicalismes et conflits religieux en Afrique, Moulaye Hassane chef de département à l’Institut de recherche en sciences humaines de l’Université de Niamey (Niger), et Adam Thiam, éditorialiste au Républicain du Mali.  

Un phénomène social et politique majeur en Afrique

Bien qu’on en parle relativement peu dans la presse occidentale, le phénomène de radicalisation s’est étendu ces dernières années en Afrique, notamment de l’Ouest, ce qui préoccupe les gouvernements de la région mais aussi la communauté internationale. Depuis l’émergence de Boko Haram au Nigeria, d’Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI), ou encore des chebaabs somaliens, l’islam radical est en effet devenu un phénomène social et politique majeur en Afrique.

Les causes varient d’un pays à l’autre. Mais il est intéressant de noter que d’après une étude menée dans la banlieue de Dakar par Bakary Sambé, 45% des jeunes estiment que c’est la pauvreté qui pousse à s’engager dans l’extrémisme et seuls 19% évoquent des motifs religieux[1].

Répondre aux aspirations des jeunes Africains et renforcer leur résilience aux messages extrémistes est ainsi devenu une priorité. Les participants à la table ronde ont échangé leurs expériences et points de vue sur les causes et les réponses possibles, de la prévention à la justice réparatrice. Comment soutenir les familles et les rendre résilientes ? Comment gérer les individus qui retournent des zones de combat ? Quelle est la place des femmes dans la lutte contre la radicalisation ? Telles étaient certaines des principales questions abordées lors de cette rencontre.

L’Efus partenaire des collectivités africaines

L’Efus entretient de longue date de nombreux liens avec des villes et des institutions africaines et met à disposition des collectivités africaines qui le souhaitent son expertise en matière de sécurité urbaine, dont la prévention de la radicalisation. Dans ce cadre, le Forum propose des formations, des publications issues de projets européens, ou encore des offres d’accompagnement personnalisées.

Par ailleurs, l’Efus participera au Salon Préventica les 26,27, 28 avril à Casablanca (Maroc). De nombreuses conférences y seront proposées notamment sur « Une approche territoriale pour la cohésion sociale et la sécurité » ou encore « La Prévention et gestion des actes d’incivilités et de violences lors de grands événements ». Plus d’informations : www.preventica.ma

[1] Jeune Afrique, 

‘Jihadisme : l’Afrique en passe de perdre la bataille contre la radicalisation des jeunes ?’ (novembre 2016)