L’Efus appelle l’Union européenne à soutenir les collectivités locales dans l’accueil et l’intégration des migrants

Mise à jour été 2015 : Face à la crise des réfugiés, l’Efus réitère son appel à la Commission européenne à soutenir les autorités locales confrontées à de graves crises humanitaires suite à l’afflux massif de migrants et à mettre en place une véritable coresponsabilité des Etats membres pour faire face à ces drames quotidiens.


Résolution du Comité exécutif

Reggio Emilia, 18 octobre 2013

Face aux drames quotidiens liés à l’afflux de migrants sur les côtes du sud de l’Europe, le comité exécutif du Forum européen pour la sécurité urbaine (Efus) appelle à nouveau l’Union européenne à soutenir les collectivités territoriales pour gérer ce phénomène, amené à augmenter dans les années à venir.

Comme l’Efus l’avait déjà signalé dans ses précédentes résolutions1, les villes sont en première ligne dans la prise en charge des migrants et se trouvent démunies par ces afflux constants. C’est pourquoi, les collectivités membres de l’Efus appellent à la coresponsabilité des Etats membres et à la solidarité entre les villes pour l’accueil et l’intégration de ces migrants. Chaque pays membre de l’UE doit accepter de prendre à sa charge une partie des migrants afin de soulager ceux qui connaissent des afflux plus importants, en raison de leur position géographique.

Alors que les flux de migrants sont souvent perçus comme une menace pour la sécurité, le comité exécutif de l’Efus tient à souligner qu’il s’agit avant tout d’un enjeu humanitaire. Les politiques destinées aux migrants doivent respecter les valeurs constitutionnelles de l’Union européenne. Tout au long de leur migration, les personnes doivent être accueillies dans le respect des droits de l’Homme.

Le Forum européen pour la sécurité urbaine interpelle sur la nécessité de réviser la réglementation européenne sur le droit d’asile. Il soutient la révision du règlement Dublin II en vue de créer un régime d’asile européen commun (RAEC). Actuellement, bien que les frontières soient perçues comme européennes et non plus nationales, le système prévoit que les demandeurs d’asile demeurent dans leur pays d’arrivée. Cette nouvelle initiative leur permettrait d’être accueillis et répartis partout en Europe. L’Efus souligne le besoin d’une clarification des statuts de migrant et de réfugié -qui font chacun l’objet d’un type différent d’intervention- ainsi que de leur homogénéisation entre tous les pays membres.

L’Efus interpelle sur la nécessité d’équilibrer la répartition des moyens financiers qui y sont consacrés par l’Union européenne. La politique européenne ne doit pas se limiter à la surveillance des frontières. Elle doit aussi investir dans la lutte contre les réseaux criminels et soutenir l’accueil des migrants.

La prise en compte de cette problématique devrait être accrue au niveau des gouvernements municipaux, régionaux et nationaux. L’accent doit notamment être mis sur l’information des autorités locales au sujet des tendances et des flux migratoires ainsi que sur l’éducation des populations d’accueil afin de réduire les risques de discrimination et de xénophobie.

Le Forum européen souligne l’importance de la mise en place de dispositifs d’intégration. Qu’ils demeurent dans leur pays d’arrivée, soient relocalisés dans un autre pays européen, ou qu’ils retournent dans leur pays d’origine, les migrants doivent être soutenus dans le développement de leurs capacités à intégrer un nouvel environnement. Leur placement en détention doit être limité au strict minimum car il n’est ni dans leur intérêt ni dans celui des villes d’accueil.

Afin de réduire les crises humanitaires liées à la migration, des efforts doivent être fournis par tous les pays européens pour en prévenir les causes. Cela passe notamment par le renforcement de l’aide au développement. Ceci créera les conditions nécessaires pour permettre aux migrants potentiels de demeurer dans leur pays d’origine, et non pas de risquer leur vie en fuyant vers l’Europe.

Les villes européennes peuvent s’entraider en sensibilisant leur population à ces phénomènes et en formant les intervenants de première ligne. Elles peuvent aussi s’assister les unes les autres sur la façon de faire face aux urgences mais aussi sur celle de développer des solutions durables. Leur collaboration visera aussi à améliorer les conditions des migrants, à prévenir le sentiment d’insécurité qu’ils peuvent ressentir ou susciter, et à réduire le risque qu’ils deviennent la proie d’organisations criminelles.

Les membres du Forum européen sont disposés à apporter leur soutien et à s’engager dans un processus d’entraide concernant l’intégration des migrants. Leur expérience et leur savoir-faire peuvent aider à la mise en place de politiques visant la cohabitation pacifique et l’intégration des migrants au sein des communautés locales.


 1 Résolution de Vienne, février 2011 et résolution de Malte, mars 2012.