Paris, France, juin 2020 – Les autorités locales ont été en première ligne face aux problèmes d’ordre public, d’assistance sanitaire, d’accompagnement social, de mobilité et de protection des populations vulnérables engendrés par la crise sanitaire du Covid-19. Celle-ci a mis en lumière l’importance de la planification d’urgence, qui a fait l’objet d’une webconférence organisée par l’Efus le 4 juin, qui a réuni 66 participants.
> Une conférence liée au projet européen ALARM
Animée par Gilles Mahieu, gouverneur du Brabant Wallon (BE), et le général François Vernoux, ancien permanent de direction au Centre opérationnel de gestion interministérielle des crises en France, la conférence était fondée sur les travaux menés par le projet ALARM sur la coopération transfrontalière opérationnelle entre les acteurs de la sécurité civile et de la frontière franco-belge. L’Efus est partenaire de ce projet piloté par le service départemental d’incendie et de secours du Nord (SDIS 59, France) et qui rassemble 26 partenaires français et belges (institutions, services techniques, opérationnels et scientifiques, responsables et experts de la mise en oeuvre des politiques de sécurité civile).
> Planification d’urgence en France et en Belgique
Selon une première analyse de la réponse à la crise sanitaire, il apparaît qu’en France, les communes disposant d’un Plan communal de sauvegarde (PCS) opérationnel ont pu mieux gérer la situation. Il en va de même pour les communes belges.
Les plans locaux constituent le premier maillon de la planification de sauvegarde en France ou de sauvegarde et de gestion de l’urgence en Belgique.
> Le rôle des acteurs locaux : de l’élu au citoyen
Les élus locaux et les techniciens municipaux jouent un rôle essentiel en matière de prévision et de gestion des crises quelle qu’en soit la nature (accidents majeurs, catastrophes, attentats, incidents liés au climat ou à l’environnement…), mais il est important d’associer également la société civile, ont souligné les deux intervenants.
Le webinaire a été l’occasion de partager des bonnes pratiques en la matière : par exemple la ville de Nice (FR) a associé des jeunes à la rédaction du Document d’information communal sur les risques majeurs (DICRIM) ; en Brabant wallon, les radios amateurs et les ingénieurs ont été associés à la planification d’urgence. « Nous avons déjà une forme de mixité au Brabant puisque les associations sont intégrées aux systèmes de gestion de crise. C’est une approche que nous avons testée en ‘temps de paix’ », a déclaré le gouverneur Mahieu.
> La communication est clé
Les deux intervenants ont souligné la nécessité de communiquer de façon appropriée pendant et après une crise comme celle du Covid-19, notamment pour rassurer les citoyens. Il est également fondamental que tous les organismes impliqués communiquent de façon fluide à toutes les étapes d’une crise afin de garantir un bon niveau de préparation, une réponse adéquate et un retour d’expérience.
« La communication de crise doit accompagner la gestion de la crise ; il s’agit de partager les informations et de les expliciter. S’il y a déjà eu des informations préventives, la communication sur les risques sanitaires pendant la crise sera efficace. En revanche, il faut éviter de masquer des informations même et surtout si la crise a été mal gérée », a affirmé le général Vernoux.
> Covid-19 : un manque de préparation à tous les échelons
Les deux intervenants ont souligné le caractère exceptionnel de la crise du Covid-19, qui a mis en lumière un manque de préparation à tous les niveaux de gouvernance, que ce soit le niveau local, national ou international. Un certain nombre de participants ont aussi déploré le manque de concertation entre les États, au sein des instances européennes, sur les mesures de confinement et de mobilité.
Le gouverneur Mahieu et le général Vernoux ont également mis en garde contre l’émergence de nouvelles crises de grande ampleur, notamment celles liées au changement climatique.