Aménagement urbain, jeunesse, violence domestique : quelques pratiques prometteuses que Malines souhaite partager avec les membres de l’Efus

La ville de Malines compte une large gamme de pratiques et de dispositifs de sécurité urbaine tels que la Prévention de la Criminalité par l’Aménagement Urbain (Crime Prevention Through Environmental Design, CPTED), le travail avec les jeunes et le soutien aux victimes de violence domestique. Le maire Alexander Vandersmissen en détaille les objectifs et modes opératoires.

Prévention de la Criminalité par l’Aménagement Urbain et nudging

La ville de Malines a élaboré un organigramme qui lui permet de déterminer de façon systématique quels projets d’aménagement urbain nécessitent d’être passés au crible de la Prévention de la Criminalité par l’Aménagement Urbain (Crime Prevention Through Environmental Design, CPTED). Ce processus, qui permet à la municipalité d’intégrer des mesures de prévention dès la conception des projets urbanistiques, est une application simplifiée du concept sous-jacent aux Standards européens de Prévention de la Criminalité par l’Aménagement Urbain (EN 14383).

Par ailleurs, notre service de prévention de la délinquance et de sécurité publique a récemment commencé à utiliser le nudging [terme qui signifie « encourager gentiment » quelqu’un à faire quelque chose] dans le quartier historique du centre-ville. Des suggestions « douces » telles que les couleurs et des marquages sur la chaussée, des éléments ludiques ou un éclairage particulier influent sur le comportement des habitants. Nous avons utilisé cette méthode pour amener les gens à utiliser des toilettes publiques récemment installées dans une rue fréquentée : nous avons créé des fresques murales qui rappellent des images de musée sur le mur que les gens utilisaient (illégalement) pour uriner et nous avons peint sur la chaussée un tapis rouge menant aux toilettes. Et ça a marché ! Le problème a disparu presque instantanément.

La « maison de transition » pour les anciens détenus

La « maison de transition » est quelque chose d’assez nouveau en Belgique. Elle accueille des prisonniers qui seront bientôt éligibles pour la libération sur parole dans l’objectif de les aider à préparer leur nouvelle vie dehors. Dans cette structure, ils continuent à être soumis à un régime carcéral puisqu’ils n’ont pas encore été libérés sur parole. Ils reçoivent une assistance pour préparer leur nouvelle vie, le retour au travail, nouer des relations et donner un sens à leur vie. L’objectif est qu’ils soient indépendants au moment de la libération et qu’ils puissent réintégrer la société. 

Le dispositif PIM pour les jeunes qui se sentent exclus

En flamand, le sigle PIM fait référence à « identité positive et formation sociale ». Ce dispositif s’adresse aux jeunes qui se sentent exclus et sont considérés comme étant en risque de décrocher de la société et, par exemple, dériver vers la radicalisation. L’équipe PIM a deux objectifs principaux : intégrer les jeunes en dérive afin d’éviter qu’ils ne soient recrutés par des criminels et renforcer les institutions sociales pour favoriser leur inclusion sociale.

NERO : un dispositif de prévention pour les délinquants mineurs

Il y a une quinzaine d’années, Malines a créé un projet unique adressé aux primo-délinquants mineurs qui troublent l’ordre public ou commettent des petits délits tels que le vol à l’étalage ou les graffitis sauvages. Ce dispositif intitulé NERO a pour objectif de les éduquer sur leurs responsabilités civiques. Les jeunes ne reçoivent pas d’amende si eux et leurs parents s’engagent dans un parcours éducatif. Au terme d’un accord entre la municipalité et la police, les jeunes récidivistes sont convoqués avec leurs parents à une réunion avec un médiateur ou un éducateur spécialisé et signent un « contrat » avec le Maire, où ils s’engagent à rembourser ou réparer le dommage causé et à suivre un parcours qui comprend, selon les cas, du travail communautaire ou une formation à la résilience. À la fin de cette période, si le jeune n’a pas récidivé, une cérémonie a lieu. Ces moments symboliques semblent avoir un impact fort : en effet, certains de ces jeunes continuent à contacter leur mentor pour lui demander conseil même après être sortis du dispositif.

Violence domestique : le Centre de justice familiale

La ville de Malines investit depuis trois ans dans un Centre de justice familiale, qui est un service pluridisciplinaire et pluri-institutionnel par lequel des institutions publiques et privées mettent leurs équipes à disposition (à temps plein ou partiel) pour assister les victimes de violence domestique et leur famille.

L’objectif du Centre de justice familiale est de permettre aux victimes (potentielles) de violence domestique d’avoir accès à tous les services dont elles ont besoin afin d’être en sécurité et que leurs agresseurs répondent de leurs actes. Depuis 2017, le Centre est intervenu auprès de 507 familles affectées par la violence physique, sexuelle ou économique. La plupart d’entre elles (363) ont été identifiées de façon précoce grâce à une analyse conjointe des interventions de police par les travailleurs sociaux et les agents de police.

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