City Pair, un programme d’échange entre villes européennes et américaines – par Laurence Comminette, responsable de la communication, Ville de Liège –

HomelandLiège, Belgique, novembre 2019 – Willy Demeyer, maire de Liège et président de l’Efus, a emmené une délégation composée de policiers, travailleurs sociaux et experts en prévention des villes belges de Liège et de Verviers pour participer à une mission d’échange de bonnes pratiques aux États-Unis, du 3 au 9 novembre. Responsable de la communication à la mairie de Liège, Laurence Comminette fait le bilan de ce voyage.


> Vers une coopération avec un réseau de villes américaines

Cette mission, qui comportait de nombreuses rencontres avec des acteurs américains de la sécurité urbaine, de la prévention sociale, du système judiciaire, de la société civile et du dialogue interconfessionnel, pourrait déboucher sur une coopération autour de la prévention et de la sécurité avec un réseau de villes américaines. Il s’agirait d’un nouveau partenariat pour l’Efus.

La mission fait suite à la visite en septembre 2018 d’une délégation d’experts américains à Liège avec le soutien du bureau Éducation et Culture de l’ambassade des États-Unis en Belgique, dans le cadre du programme City Pair de Meridian international, une ONG américaine qui « aide les dirigeants à mieux répondre aux défis et aux opportunités globales » par des programmes d’échange et de la formation.


> Nashville et Chattanooga, deux villes du Tennessee qui développent un modèle de politique de prévention intégrée

Divisée en deux temps, la mission dans le Tennessee concernait tout d’abord les thématiques de la sécurité et de la prévention au Tennessee et la collaboration des mairies américaines avec les ONG locales.

Des deux côtés de l’Atlantique, les collectivités insistent sur la nécessité de développer des politiques inclusives et de proximité permettant aux citoyens de participer pleinement à la vie de leur communauté.

L’autre thème était la justice restaurative, dont la philosophie est identique en Europe et aux États-Unis : elle consiste à responsabiliser les délinquants et leur permettre de réparer leurs actes dans un cadre socialement sécurisant et utile à la société.


> Favoriser la participation des habitants

Les collectivités américaines, à l’instar de nombreuses collectivités européennes, jugent qu’il est important de favoriser la participation des résidents locaux, notamment les jeunes, à la vie de leur communauté locale (community empowerment), notamment par le biais de la culture et de l’éducation. Elles appellent également à développer le dialogue avec les communautés religieuses. Le vivre-ensemble nécessaire au développement d’une ville harmonieuse doit intégrer ces différentes dimensions.


> Urbanisation et qualité de la vie

Les villes américaines et européennes doivent accueillir aujourd’hui de nombreux nouveaux habitants, qu’ils soient originaires de pays étrangers ou de zones rurales. Cela pose aux collectivités de multiples défis en termes de logement, d’aménagement du territoire et d’organisation sociale.

La sécurité est un élément important de la qualité de vie en ville. Les collectivités américaines partagent les problématiques auxquelles sont confrontées les collectivités européennes en matière de gestion l’espace public, de conséquences de la grande précarité et de travail de proximité de la police dans un même souci de rendre le citoyen acteur de son environnement, même si les législations sont très différentes entre les deux régions.


> Lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent

La seconde partie du séjour, à Washington, était consacrée aux questions de sécurité et à la lutte contre l’extrémisme violent. Dans ces domaines également, les problématiques sont communes.

Comment garantir que tous les corps de police américains aient une formation commune ? Comment s’assurer que les objectifs et les informations soient bien partagés entre tous les acteurs pertinents ? Comment favoriser la collaboration avec des intervenants locaux qui sont nombreux et dont les réalités sociales sont extrêmement différentes, notamment entre les milieux urbains, suburbains et ruraux ?

La délégation belge a ainsi rencontré des responsables du Département de la Sécurité intérieure (Homeland Security) et du Bureau de contre-terrorisme et de lutte contre l’extrémisme violent du Département d’État (Bureau of Counterterrorism and Countering Violent Extremism), qui sont partenaires de l’ONG Meridian dans l’organisation de ces visites croisées entre les États-Unis et la Belgique.

Elle a souligné son intérêt à coopérer avec des acteurs américains en matière de prévention du terrorisme et des violences extrémistes, en particulier parce que l’Europe est aujourd’hui confrontée au retour des combattants étrangers partis il y a quelques années se battre avec les groupes djihadistes au Moyen Orient, notamment Daech en Syrie. Comment prendre en charge ces combattants étrangers et les familles ? Faut-il les rapatrier, les juger dans leur pays d’origine ? Une autre question particulièrement pressante est celle des femmes et des enfants de combattants étrangers qui se trouvent actuellement dans des camps de réfugiés dans la région.

 


> Liège bientôt membre du réseau international Strong Cities Network

Afin de renforcer ses capacités en matière de prévention de l’extrémisme violent, la ville de Liège a décidé d’adhérer prochainement au Strong Cities Network (SCN), réseau international de villes consacré à « l’échange de connaissances, d’expertises et d’enseignement sur le renforcement de la cohésion sociale et de la résilience locale pour prévenir l’extrémisme violent dans les villes ». Liège contribue déjà aux activités du SCN.