Renforcer la résilience des jeunes face à la radicalisation violente : conférence finale du projet BOUNCE

logo-en-01Bruxelles, mars 2018 — La conférence finale du projet BOUNCE a réuni près de 150 participants dont les partenaires du projet, les délégués des 10 villes pilotes, les formateurs récemment formés et les experts, à Bruxelles, le 14 mars. Au terme de deux années et de nombreuses activités mises en oeuvre dans le cadre du projet, cette rencontre était l’occasion de faire un bilan des actions communes, de débattre autour des perspectives apportées par les experts sur le travail accompli, et de réfléchir à de furturs développements des outils de résilience BOUNCE.

Renforcer la resilience des plus jeunes

Coordonné par le ministère belge de l’Intérieur, le projet BOUNCE a associé le bureau de conseil RadarAdvies (NE), l’organisation spécialisée dans l’enfance et la jeunesse Arktos vzw (BE), l’Université de Gand (BE) et l’Efus. Cet important projet européen en matière de prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violent était fondé sur une approche originale qui consiste à renforcer la résilience des jeunes en améliorant leur confiance en eux, leur conscience d’eux-mêmes et leur auto-efficacité.

Le projet a développé trois outils de formation :

  • BOUNCE YOUNG, un programme de formation à la résilience pour les jeunes
  • BOUNCE UP, un outil de formation des formateurs pour les acteurs de première ligne
  • BOUNCE ALONG, un outil de sensibilisation pour les parents et les acteurs de première ligne.

Récemment, le projet a mis en place des formations BOUNCE UP dans 10 villes pilotes – Liège et Louvain (BE), Augsbourg et Düsseldorf (DE), Bordeaux et Montreuil (FR), Amsterdam et Groningen (NE), et Malmö et Landskrona (SE) –, ce qui a permis de monter un réseau de 100 formateurs en Europe.

Les outils de formation sont disponibles gratuitement ici : www.bounce-resilience-tools.eu

Parmi les intervenants à la conférence figuraient notamment Jan Jambon, Vice-Premier ministre de Belgique et ministre fédéral de la Sécurité et de l’Intérieur, Ilona von Bethlenfalvy, chargée de la politique en matière de prévention de la radicalisation à la Commission européenne, direction générale Migration et Affaires intérieures, Maarten van de Donk, conseiller senior au Radicalisation Awareness Network, Zubeda Limbada, fondateur de Connect Futures, et Elizabeth Johnston, déléguée générale de l’Efus. Ils ont insisté sur l’importance de renforcer la résilience, une approche fondée sur les interventions précoces de prévention de la radicalisation qui n’est pas encore suffisamment reconnue par les politiques nationales, européennes et internationales bien qu’elle s’avère être une stratégie prometteuse pour prévenir la polarisation, la radicalisation et toutes les formes d’extrémisme.

Construire des relations de confiance et des partenariats locauxd1f2200c-315f-4720-b1e4-ab8eefa540a1

L’Efus a aussi organisé un atelier sur « les principaux défis en matière de prévention locale de la radicalisation », comme par exemple le travail avec des acteurs non-institutionnels, l’évaluation de l’impact d’une action, et la communication politique sur cette thématique. Des professionnels expérimentés – Oscar Negredo Carrillo, conseiller en sécurité de la municipalité de L’Hospitalet (SP), et Hadelin Feront, responsable de la prévention de la radicalisation à l’asbl Bravvo à Bruxelles – ont partagé leur expérience et débattu avec le public.

Ils ont insisté sur la nécessité de construire des relations de confiance entre les administrations municipales, la police et les communautés locales, notamment les groupes marginalisés. Essentielles pour réussir la prévention, elles doivent aussi être établies sur le long terme et ne pas se limiter à la coopération en matière de prévention de la radicalisation. Les intervenants ont également insisté sur le rôle clé des écoles dans la mise en oeuvre d’activités de renforcement de la résilience, et sur la nécessité d’accompagner les directeurs d’école et les enseignants par des techniciens municipaux ayant une expertise en la matière.

La table ronde de clôture de la conférence rassemblait des délégués des 10 villes pilotes qui ont débattu des usages actuels et à venir des outils de formation BOUNCE dans leur ville. Certains ont évoqué la difficulté à mobiliser les ressources et le temps nécessaires au programme intense de formation BOUNCE ; d’autres ont abordé l’application pratique de BOUNCE, par exemple lors de voyages organisés avec des groupes de jeunes. Ils ont également appelé à un renforcement des échanges entre formateurs BOUNCE au niveau européen, une demande que l’équipe projet a prise en compte dans le nouveau site web lancé en mars 2018, qui comprend un forum interne pour les formateurs.

Afin d’assurer la continuité du projet, l’Efus soutient la mise en place des outils de formation BOUNCE dans d’autres villes européennes dans le cadre d’un projet soumis à la Commission européenne par le ministère belge de l’Intérieur. Ce nouveau projet cherchera à faire bénéficier d’autres collectivités des ressources BOUNCE en matière de renforcement des capacités.