New York, États-Unis, mars 2021 – Représentant l’Efus, la maire de Matosinhos (Portugal), Luísa Maria Neves Salgueiro, a participé à un débat avec d’autres réseaux de villes organisé par l’initiative « Peace in Our Cities » (PiOC) lors de la réunion annuelle de la Commission des Nations unies sur la condition de la femme (CSW) à New York. Mme Salgueiro, qui est membre du comité exécutif de l’Efus, a fait part de son expérience des initiatives municipales visant à lutter contre les violences faites aux femmes, notamment au Portugal et en Europe.
Renforcer le leadership des femmes et leur participation à la vie publique
La réunion annuelle de la Commission des Nations unies sur la condition de la femme (CSW), qui s’est tenue à New York, a été placée sous le thème « Participation pleine et effective des femmes à la prise de décisions dans la sphère publique, élimination de la violence, réalisation de l’égalité des sexes et autonomisation de toutes les femmes et de toutes les filles ». Étalée sur deux semaines, cette réunion s’est achevée par l’adoption de conclusions concertées visant à encourager la participation des femmes dans la sphère publique et à éliminer toutes les formes de violence à l’égard des femmes et des filles. Dans ce document, les Nations unies reconnaissent que la pandémie de Covid-19 a un impact disproportionné sur les femmes et les filles et aggrave les inégalités préexistantes et les formes de discrimination, et qu’elle exacerbe la vulnérabilité sociale et économique des femmes.
Le rôle des femmes maires et des initiatives municipales dans l’élimination de toute forme de violence
L’initiative Peace in Our Cities, a organisé un événement sur le thème « City Leadership for Better Urban Safety and Security Outcomes » le 24 mars. Mme Salgueiro, maire de Matosinhos (Portugal), au nom de l’Efus, a partagé la table ronde avec Nan Whaley, maire de Dayton (Ohio), au nom de Peace in Our Cities, Rohey Malick Lowe, maire de Banjul (Gambie), au nom du Parlement mondial des maires, et Anastasiia Popsui, ancienne maire par intérim d’Irpin (Ukraine), au nom de VNG International et de l’Assemblée européenne des femmes conseillères municipales.
Les violences faites aux femmes ont augmenté partout dans le monde depuis le début de la pandémie de Covid-19. Les intervenantes ont insisté sur le rôle clé que jouent les femmes maires dans l’édification de sociétés plus justes et plus paisibles et ont exploré comment tirer parti du leadership des femmes pour renforcer la sûreté et la sécurité de tous. Elles ont également reconnu l’importance des réseaux mondiaux de maires pour prévenir et réduire la violence dans les zones urbaines. Les réseaux de villes permettent à celles-ci de partager rapidement l’information, de coordonner des actions, des partenaires et des donateurs et de créer une plateforme de soutien. Aux États-Unis par exemple, on observe une augmentation significative des homicides et de la violence armée. Alors que les armes sont plus accessibles aux jeunes, les maires cherchent comment encourager et résoudre les conflits de manière moins violente. Consolider la paix et développer la résilience dans les villes est essentiel afin de prévenir la violence avant qu’elle ne se manifeste, plutôt que d’y réagir après-coup.
Les villes de l’Efus s’engagent à lutter contre la violence sexuelle et sexiste
La maire de Matosinhos a partagé les initiatives locales prises dans sa ville et dans d’autres villes européennes pour lutter contre les formes les plus graves de violence, en particulier celle qui vise les femmes, et comment construire des communautés pacifiques et inclusives. Bien que la violence domestique ait augmenté partout dans le monde, la ville de Matosinhos a pu la réduire depuis le premier confinement en augmentant les services sociaux, y compris les ressources LGBTQIA+ et les lignes de communication sécurisées pour les victimes. Fournir un meilleur soutien psychologique aux victimes de violence est également essentiel.
La violence sexuelle et sexiste reste l’un des problèmes les plus urgents pour les collectivités locales. Les données des collectivités en Europe révèlent un nombre croissant de cas de violence domestique depuis le début de la pandémie. En France, par exemple, les signalements ont crû de 32 %, tandis qu’au Royaume-Uni les appels et signalements en ligne ont augmenté de 25 %. L’Espagne a connu une augmentation de 16 % des appels. Cependant, la violence et les abus restent systématiquement sous-déclarés et la réalité de ces phénomènes ne sont pas reflétée dans les données officielles.
Il est donc fondamental de promouvoir un partage des connaissances, d’échanges et des outils dont disposent les villes pour comprendre ce phénomène. À cet égard, le groupe de travail de l’Efus sur la prévention des violences discriminatoires a identifié comme l’une de ses priorités la nécessité de développer la méthodologie (audits et enquêtes) pour mieux comprendre les actes de violences discriminatoires. Une réponse globale fondée sur des données probantes est nécessaire au niveau local pour prévenir les incidents et soutenir les victimes de violences discriminatoires. L’Efus organisera dans les mois à venir une session de travail sera organisée afin de définir les priorités et les recommandations pour lutter contre les violences discriminatoires au niveau local.
> Pour plus d’informations sur l’approche de l’Efus en matière de prévention des violences discriminatoires, contactez Pilar De La Torre (delatorre@efus.eu) ou Marta Pellon Brussosa (pellonbrussosa@efus.eu).