Troisième réunion annuelle du projet PACTESUR consacrée à l’innovation dans l’espace public

Nice, France, octobre 2021 – Comment les collectivités peuvent-elles développer des approches innovatrices en matière de conception, de planification et de design des espaces publics ? Telle est la question à laquelle les partenaires du projet PACTESUR ont cherché à répondre lors de la troisième réunion annuelle du projet, le 19 octobre à Nice (France).

L’innovation dans la conception, la planification et le design des espaces publics peut réduire leurs vulnérabilités tout en préservant leur caractère ouvert et public. À partir d’une étude réalisée dans le cadre du projet IcARUS mené par l’Efus, Adam Crawford, Susan Donkin et Christine A. Weirich de l’Université de Leeds (Royaume-Uni) ont évalué un certain nombre de tendances, tensions et failles qui ont caractérisé l’évolution du design des espaces publics et de la réglementation sur leur sécurité en Europe et au-delà. Leur conclusion est que les collectivités, plutôt que de chercher à renforcerla sécurité des espaces publics pourraient plutôt chercher à maintenir un niveau minimum de sécurité qui favorise d’autres valeurs civiques, des projets sociaux et le bien public, avec une réglementation légère et non-intrusive qui permette, lorsque c’est possible, aux citoyens de s’autoréguler.

Le rôle des technologies intelligentes

L’utilisation de la police prédictive, de la reconnaissance faciale, de la vidéo-surveillance et des drones par les pouvoirs publics en zone urbaine a beaucoup augmenté ces dernières années. Ces outils technologiques sont efficaces pour la surveillance des espaces publics et peuvent être utilisés pour prévenir des attaques contre des infrastructures critiques (électricité, eau, systèmes vitaux), les aéroports, et les événements en plein air tels que les concerts. Cependant, ils suscitent des inquiétudes quant au respect de la vie privée et la protection des données. Il existe également un risque de faille des systèmes de cybersécurité ou d’utilisation à mauvais escient.  

Daniel Gatica-Pérez de l’Institut de recherche IDIAP a fait une présentation sur les avantages et inconvénients des technologies intelligentes pour la protection des espaces publics. Les participants sont convenus qu’elles constituent des outils précieux au service des acteurs locaux de la sécurité, notamment pour la gestion de crise, mais qu’elles ne doivent pas être considérées comme une solution en soi. La technologie civique, c’est-à-dire l’utilisation de la technologie au service de la participation des citoyens, doit être considérée comme complémentaire pour la protection des espaces publics.

Des politiques de sécurité urbaine innovatrices et transversales

Les participants ont également souligné que l’innovation ne se limite pas aux solutions technologiques et que la présence humaine est indispensable pour créer des espaces publics plus sûrs. L’innovation sociale et la participation des résidents peut renforcer et consolider la sécurité des espaces publics sur le long terme. La surveillance naturelle alliée à la surveillance par les technologies intelligentes et à l’adoption de solutions adaptées aux caractéristiques locales est tout aussi importante pour réduire les vulnérabilités des espaces publics. De plus, la participation des citoyens à l’élaboration des politiques publiques de sécurité des espaces publics est essentielle.

Pour illustrer ceci, les participants ont travaillé sur un scenario fictif d’une manifestation non-autorisée contre les restrictions sanitaires qui se déroule sur la place centrale d’une ville et dégénère en affrontement avec la police. Les participants devaient élaborer des recommandations innovantes pour l’autorité locale sur les moyens de répondre, réduire et anticiper ce type d’incident dans un espace public.