L’Efus a rencontré Miguel Pacheco, responsable à la division des projets sport du département Activités physiques et Sports de la mairie de Lisbonne, pour discuter de la participation de la capitale portugaise au projet MATCH-SPORT contre le racisme et l’intolérance dans le sport amateur.
>> Observez-vous des problèmes de violence, de racisme, de discrimination et d’intolérance dans le sport amateur à Lisbonne ?
Nous sommes conscients qu’il y parfois des incidents dans le sport amateur mais ils ne sont pas enregistrés comme tels par la mairie et ils ne requièrent pas notre intervention. Cela dit, le département Activités physique et Sports de la mairie de Lisbonne travaille sur ces questions depuis plusieurs années, notamment au travers de notre partenariat avec le Plan national pour l’Éthique dans le Sport. Depuis trois ans, nous avons mis en place plusieurs initiatives dans ce cadre.
L’une de nos priorités dans ce sens est d’améliorer les compétences des professionnels qui travaillent en tant qu’entraineurs ou éducateurs dans le sport amateur, notamment par le biais de subventions. Une autre priorité est de restreindre les activités des clubs dont le personnel n’a pas les diplômes universitaires ou les qualifications requises, que ce soit dans le domaine purement professionnel ou en matière de lutte contre le racisme et la discrimination.
>> Quelles actions avez-vous mises en place, développées ou renforcées au niveau local pour contrer et prévenir la violence et la discrimination dans le sport amateur ?
Dans le cadre de notre partenariat avec le Plan national pour l’Éthique dans le Sport, nous avons initié trois actions.
La première est que pour chaque événement de sport amateur organisé par l’autorité locale, une courte introduction est faite au public par trois personnes : un parent, un athlète et un arbitre. Chacun prononce quelques mots sur l’importance du fair play. L’objectif est que tout le monde se comporte bien, en particulier les parents qui regardent le match depuis les gradins.
La deuxième consiste à avoir des cartons blancs à disposition des arbitres pendant le match. De façon similaire aux cartons jaunes et rouges des matches de football, le carton blanc est octroyé aux joueurs qui montrent un comportement particulièrement fair play envers un opposant. Une formation spéciale est donnée aux juges et aux arbitres à ce propos.
Enfin, la troisième action consiste à déployer de grandes banderoles à l’entrée des stades et sur le côté intérieur des bancs, qui affichent des messages positifs sur le comportement désiré des enfants et des parents pendant l’événement.
>> Pourquoi participez-vous au projet MATCH-SPORT ? Que va apporter ce projet à la mairie de Lisbonne ?
La littérature sur les problèmes visés par le projet montre que les villes de différents pays sont confrontées à des défis similaires. Rechercher des solutions ensemble avec d’autres villes apporte une valeur ajoutée, ce qui ne serait pas le cas si nous travaillions de façon isolée. En particulier, l’échange de pratiques est enrichissant et permettra aux partenaires de MATCH-SPORT d’élaborer des stratégies plus efficaces contre la violence, le racisme, la discrimination et l’intolérance dans le sport amateur.
>>Quelle valeur ajoutée apportent les échanges avec d’autres autorités locales et associations en Europe ?
Nous pensons que le tout est plus grand que la somme de ses parties et ceci est certainement vrai du projet MATCH-SPORT. Nous l’avons constaté dès le lancement du projet en février, où les partenaires ont fait des contributions intéressantes, en particulier, pour le Portugal, nos partenaires de l’Institut supérieur des sciences policières et de la sécurité intérieure (ISCPSI).
Le projet a déjà eu un impact ici, notamment avec notre initiative « Le sport bouge avec moi » au travers de laquelle nous participons à MATCH-SPORT. Son objectif est de permettre à des enfants et des jeunes vulnérables des quartiers défavorisés de participer à des activités sportives dans leur quartier ou à l’extérieur.
Je n’ai aucun doute que MATCH-SPORT contribuera à réduire la violence, le racisme, la discrimination et l’intolérance dans le sport amateur parce qu’il donnera aux autorités locales des outils efficaces pour combattre ce fléau.