Paris, France, juin 2018 – Comment répondre à la violence de genre en Europe et en Amérique latine ? Tel était le thème d’un séminaire organisé à Paris du 25 au 27 juin par Expertise France, l’agence de coopération internationale du gouvernement français, dans le cadre du programme Eurosocial de coopération entre l’Europe et l’Amérique latine. L’Efus a assisté à cette rencontre en compagnie de quelque 70 participants des deux continents.
Le programme Eurosocial promeut différents types d’action pour soutenir les pays d’Amérique latine dans la conception et l’amélioration de leurs politiques contre la violence de genre, notamment le partage de bonnes pratiques européennes, le dialogue entre professionnels de la justice et des services sociaux, des efforts à toutes les étapes de la chaîne – notamment des sanctions plus adaptées contre les auteurs de violence –, l’assistance, la protection et l’aide au rétablissement des victimes, ainsi que la prévention et l’éducation, notamment des jeunes des deux genres.
Le séminaire avait pour but d’encourager un dialogue Europe-Amérique latine afin de trouver des solutions communes contre la violence de genre sous toutes ses formes, notamment le harcèlement et le fémicide, et d’améliorer les politiques publiques, la cohésion sociale et la participation citoyenne.
Les participants ont partagé leur expérience et souligné combien il est important de concevoir et d’évaluer des stratégies fondées sur des données probantes, mais aussi de soutenir les victimes, de renforcer la prévention, de travailler sur les questions de masculinité, de consolider le rôle des autorités locales, et d’améliorer l’accès à la justice.
Les membres de l’Efus mobilisés contre la violence de genre
Pilar De La Torre, chargée de mission, a présenté l’approche de l’Efus sur la sécurité urbaine, qui doit être fondée sur la prévention, le respect des droits humains, la prise en compte de la perception et du sentiment d’insécurité des citoyens, la participation citoyenne, et l’intervention sur les facteurs de risque. Tous ces aspects doivent inclure la perspective de genre.
Elle a ensuite présenté quelques uns des dispositifs mis en place par les membres de l’Efus, tels la campagne « Les hommes de Setúbal contre la violence domestique » (Setúbal, PT), la campagne mise en place à Liège (BE) dans le cadre du mouvement international Ruban Blanc contre la violence domestique, et le « Programme intégré contre la violence intrafamiliale » de Malmö (SE).
Mariana Topoliceanu, directrice du département des services sociaux de Brasov (RO), a présenté les initiatives de sa ville et de sa région, notamment en ce qui concerne l’aide aux victimes, et Gian Guido Nobili, Délégué général du Forum italien (FISU), a partagé l’expérience des villes italiennes en matière de collecte de données et d’enquête de victimation liées à la violence de genre.
Visites de terrain dans trois municipalités parisiennes
L’Efus a aussi organisé des visites de terrain autour des dispositifs mis en place par trois municipalités parisiennes. La première a eu lieu à Ivry, qui a mis en place un dispositif intégré combinant services de santé, médiation, assistance juridique, assistance sociale, soutien psychologique et soutien policier.
La seconde visite était à Malakoff, qui travaille notamment sur le sentiment d’insécurité des femmes dans l’espace public. Enfin, la troisième visite a eu lieu dans le 18e arrondissement de Paris, qui a mis en place un réseau contre la violence de genre avec la participation des femmes du quartier.