Philippe Ternes

Point de contact CERV, Centre d’éducation politique (Luxembourg)

Philippe Ternes est consultant en affaires internationales et européennes et intervient dans diverses villes européennes ainsi que dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord). Il est point de contact du programme Citoyens, Égalité, Droits et Valeurs au Luxembourg, en coopération avec le Centre pour l’éducation citoyenne (www.zpb.lu). Philippe soutient également le programme des Écoles ambassadrices du Parlement européen et enseigne de façon ponctuelle les affaires internationales et européennes aux fonctionnaires. Il est également co-directeur du réseau de la Fondation Anna Lindh au Luxembourg, une organisation intergouvernementale qui réunit la société civile, des citoyens et des gouvernements des pays du pourtour méditerranéen dans l’objectif d’améliorer la confiance et la compréhension mutuelle.

 

 

Un souhait pour la sécurité urbaine ? (Quelle est votre vision de la sécurité urbaine dans 30 ans ? Quels espoirs et risques identifiez-vous ?)

 

– La surveillance des foules par des applis pour les citoyens qui permettent une surveillance en temps réel, des informations et des systèmes d’alerte ;

– la surveillance par les drones ;

– la disparition des voitures en ville et le développement du transport public instantané qui pourrait être financé par l’État (les voitures individuelles sont un moyen de transport inefficace et peu sûr) ;

– propreté de l’air : limiter la pollution ;

– règles limitant la pollution sonore (les voitures et les motos modernes peuvent faire beaucoup de bruit) ;

– installations fournissant de l’eau propre (risque : pénurie d’eau).

 

 

Pourquoi est-il important d’associer les citoyens à la production des politiques ?

 

– Pour améliorer l’acceptation des nouvelles technologies de surveillance tout en assurant une protection maximale des données et en limitant la collecte de données, en s’appuyant sur les signalements des citoyens et la gestion locale ;

– pour sensibiliser et mettre en place des systèmes d’alerte ‘live’ tout en limitant la présence de drones et autres technologies en s’appuyant sur les signalements des citoyens ;

– pour favoriser l’implication proactive des citoyens et une surveillance de bas en haut plutôt que de haut en bas ;

– pour contrer l’isolement des citoyens et favoriser les échanges inter-personnels (le risque étant que les nouvelles technologies permettent aux êtres humains de vivre sans communication face-à-face, ce qui constitue un risque psychologique) ;

– donner un rôle aux jeunes pour qu’ils se sentent valorisés et responsables de leur ville.

On se focalise beaucoup sur la sécurité actuellement parce que nous avons créé de nombreux problèmes et dangers. Mais si l’on se concentre uniquement sur la sécurité, on risque d’ignorer les raisons sous-jacentes de l’insécurité, telles que l’accroissement des inégalités et les tensions psychologiques. Nous créons des nouvelles technologies qui ne servent pas toujours nos besoins humains et même qui leur sont contraires. Il est donc très important d’adopter une approche holistique de la sécurité et de la sûreté humaines.