Angelos Mimis

Professeur associé, Université de Panteion (Grèce)

Je suis professeur associé en géo-informatique et ma recherche porte sur l’analyse spatiale, les statistiques spatiales, les méthodes géoinformatiques et le développement de logiciels à source libre. Je donne des cours de niveau licence et post-licence en Systèmes d’informatique géographique et Analyse spatiale. Je suis membre du Laboratoire de Criminologie de l’Université Panteion d’Athènes, qui est dirigé par la professeure Christina Zarafonitou, une scientifique de renom dans le domaine de la sécurité urbaine. Les activités du laboratoire comprennent l’organisation de séminaires et d’événements scientifiques, la participation à des projets de recherche, des publications scientifiques et la publication du journal scientifique Urban Crime. An International Journal. 

 

 

Un souhait pour la sécurité urbaine ? (Quelle est votre vision de la sécurité urbaine dans 30 ans ? Quels espoirs et risques identifiez-vous ?)

 

À l’avenir, la sécurité urbaine sera probablement davantage basée sur les nouvelles technologies, en particulier lorsqu’il s’agit de répondre aux formes modernes de criminalité. La technologie affectera aussi la prévention de plusieurs manières. Cependant, sa contribution précieuse à la prévention de la criminalité ne doit pas être limitée à la solution simpliste de la surveillance (monitoring) mais plutôt être axée sur l’amélioration de l’information, de la vie quotidienne et bien sûr de la sécurité des citoyens.

De plus, l’utilisation d’un grand capital citoyen autant pour lutter contre la criminalité que pour créer des quartiers sûrs, et le succès des politiques de prévention participatives représentent des opportunités importantes et aussi un pari sur l’avenir pour les experts en politiques de sécurité urbaine. Un principe directeur pour de tels efforts doit être, une fois encore, le respect des droits humains, sachant que la citoyenneté ‘hyper-active’ dans le domaine de la prévention et de la sécurité peut être très problématique.

Dans ce contexte, la protection des droits humains et des libertés individuelles doit être centrale pour les experts en politiques de sécurité et l’équilibre entre la prévention et la protection des droits humains doit être une priorité pour l’avenir.

 

 

Pourquoi est-il important d’associer les citoyens à la production des politiques ?

 

Le modèle participatif de prévention est fondé sur la notion que les réponses aux crimes et délits doivent être l’affaire d’un organisme social et non de l’État. Dans ce contexte, le concept de communauté est mis en œuvre par l’établissement de partenariats et la participation du public sur la base du volontariat. La mise en œuvre de telles politiques au niveau local est très importante parce qu’elle facilite la détection des problèmes sociaux ainsi que les conditions préalables pour le développement de la solidarité et de la cohésion sociales, et parce que les problèmes sociaux peuvent être résolus efficacement à l’échelle locale. Ainsi, le capital social est considéré comme un facteur crucial du succès des politiques pour la qualité de vie, alors que le sentiment de sécurité constitue un point central de toutes les politiques mentionnées ci-dessus qui entrent dans l’approche du modèle participatif au sens large.

En général, la participation citoyenne aux programmes ou aux actions de prévention peut contribuer à démocratiser la vie locale dans la mesure où la participation des citoyens aux affaires publiques est une condition préalable essentielle de la démocratie. Une telle participation doit être bien organisée et coordonnée.